Dans des interviews accordées à Jean-François Arnaud, journaliste à Challenges les 23 et 24 août derniers, le franchisé Francesco Brescia et Christophe Chapuis, directeur régional de McDonald’s France, sont revenus sur la fermeture brutale du restaurant du quartier de la Valentine à Marseille.
Après une décision du tribunal de commerce, le groupe de restauration rapide a en effet été contraint le 19 août dernier de restituer le point de vente à son franchisé. Une situation qui plonge le restaurant et ses 171 salariés dans une crise sans précédent : depuis la semaine dernière, l’établissement reste fermé car McDonald’s France refuse d’approvisionner son franchisé.
Pour Francesco Brescia, l’un des plus gros franchisés de l’enseigne en France, gérant de 14 McDonald’s à Marseille, la réouverture du restaurant « va être très difficile tant que McDonald’s France [leur] mettra des bâtons dans les roues ». Pour sa reprise d’activité, il affirme que ses fournisseurs leur refusent de les livrer « parce que McDonald’s le leur a interdit ». Concrètement, il explique : « Nous n’avons ni informatique, ni assurance, ni livraisons de marchandises. Cela se traduit pas une perte sèche de 35 000 euros par jour pour ce grand restaurant qui réalise 8 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. » Face à lui, Christophe Chapuis, directeur régional de McDonald’s France, confirme qu’il a demandé à ses fournisseurs de ne pas livrer le restaurant de la Valentine. Il justifie cette décision en ces termes : « Nous avons évacué ce restaurant car nous étions soumis à la décision du tribunal de commerce de Marseille mais M. Brescia ne peut pas l’exploiter car nous sommes propriétaire des murs et qu’il n’a pas de contrat de location gérance. » Pour lui, les choses sont claires, si l’exploitant marseillais ne peut rouvrir le point de vente, inutile de le livrer ! Et concernant l’avenir, il est intransigeant : « Nous n’avons pas l’intention de redémarrer un contrat avec [ce franchisé] alors que nous sommes en désaccord sur le développement de McDonald’s à Marseille. »
Pour débloquer la situation, Francesco Brescia souhaite «se remettre autour d’une table pour que la décision de justice soit appliquée ». Avec l’aide de ses avocats, il compte contacter la direction du groupe aux Etats-Unis. Il demande également une procédure de médiation qui pourrait être engagée à Marseille par le Préfet ou le maire de la ville. Une proposition aujourd’hui refusée par McDonald’s France A suivre