QU’EST-CE QU’UNE FRANCHISE ?
On oublie souvent que la signature du contrat de franchise résulte d’une évaluation mutuelle réussie franchiseur-franchisé. Les deux parties doivent réussir à s’entendre pour parler d’une seule voix et travailler de manière idoine par la suite. Il est essentiel que leur première rencontre soit bien préparée.
Après une présentation réciproque ont lieu des échanges à propos du concept de franchise, du savoir-faire et de l’histoire de la marque. Le franchiseur informe également le franchisé des conditions d’accès au réseau et des obligations contractuelles en vigueur.
Parfois, ce rendez-vous crucial a lieu sur le terrain. Cela offre la possibilité au franchisé de visiter un point de vente en activité, voire de s’entretenir directement avec un autre membre du réseau.
À l’issue de l’échange et si la magie opère, d’autres entretiens peuvent être planifiés afin que le franchisé puisse présenter son business plan et prouver qu’il a les capacités professionnelles, financières et humaines pour diriger une entreprise de main de maître.
3) L’étude de marché et la création d’un solide business plan
Incontournables dans toute adhésion à un réseau de franchise, voici deux écrits sur lesquels il est impossible de faire l’impasse :
- l’étude de marché : elle analyse le futur marché local, les habitudes de consommation de la clientèle, la concurrence actuelle, la zone de chalandise ou encore le potentiel de développement de la franchise ;
- le business plan : il sert à convaincre le franchiseur et les banques, il comprend l’étude de marché, la présentation détaillée du projet ainsi que du franchisé, un plan de financement, un prévisionnel financier et une stratégie commerciale détaillée.
Ces documents complémentaires sont indispensables pour estimer la faisabilité et la rentabilité d’un projet mais aussi et surtout, pour que le franchisé puisse démontrer son intérêt et son investissement humain aux principaux intéressés (banques, partenaires financiers, franchiseur…).
4) La signature du contrat de franchise
Au moins vingt jours avant signature du contrat, le franchiseur est tenu de fournir au franchisé un Document d’Information Précontractuelle, aussi appelé DIP. Cela lui permet de prendre connaissance d’un maximum d’informations relatives à l’enseigne, à l’état du marché ou encore aux conditions financières qui le concernent.
Puis, à l’issue de ce temps de réflexion, les deux parties se réunissent pour procéder à la signature du document. Cela formalise de manière officielle leur relation d’affaires.
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE DE LA FRANCHISE
Loi Doubin et Document d’Information Précontractuelle (DIP)
L’instauration de la loi Doubin remonte à 1989. Elle a ensuite été renforcée en 2008 pour apporter une protection supplémentaire aux candidats à la franchise. Elle impose au franchiseur plusieurs obligations :
- remettre le DIP au futur franchisé dans le délai imparti : soit au minimum vingt jours avant la signature du contrat final ;
- faire figurer les informations obligatoires dans le document : identité complète du franchiseur, expérience et ancienneté du réseau, état du marché local, conditions financières, obligations des deux parties, états financiers et exercices comptables, références des franchisés actuels et de ceux qui ont quitté le réseau ;
- respecter le délai de réflexion du franchisé : afin qu’il soit en mesure de prendre une décision éclairée.
Contrat de franchise
Document juridique emblématique de toute franchise, son contrat engage à la fois le franchisé et le franchiseur durant l’intégralité de leur collaboration. Il comprend des informations légales précises, destinées à cadrer les droits et les devoirs de chacun, tout en protégeant le réseau de franchise et en garantissant sa pérennité :
- identification des deux parties : nom et prénom, adresse, autres informations légales ;
- description de la franchise : histoire de la marque, secteur d’activité, produits et services, propriété intellectuelle, engagements et valeurs… ;
- durée du contrat, conditions de renouvellement et de cession ;
- zone géographique : territoire sur lequel le franchisé exploite la notoriété de marque ;
- montant du droit d’entrée : que le franchisé verse au franchiseur pour rejoindre son réseau ;
- montant des redevances régulières : montant fixe ou pourcentage du chiffre d’affaires ;
- obligations du franchiseur : transmission du savoir-faire, accompagnement continu, assistance, actions de communication et de publicité, développement de la marque, animation du réseau… ;
- obligations du franchisé : respect des procédures, de la politique commerciale et des accords du franchiseur, paiement des frais et redevances, participation aux formations et réunions du réseau, communication de données financières et comptables… ;
- autres clauses spécifiques : approvisionnement exclusif, non-concurrence, gestion des litiges, confidentialité…
Important : le contrat de franchise est conclu intuitu personae, soit « en considération de la personne » du franchisé. Autrement dit, le franchiseur le choisit en vertu de sa personne, ses compétences et ses capacités à exploiter la franchise selon l’image de marque et les standards établis.
COMBIEN ÇA COÛTE DE DEVENIR FRANCHISÉ ?
Si se lancer en franchise représente un risque restreint par rapport à une création d’entreprise de zéro, cela n’en demeure pas moins coûteux. Petit tour d’horizon des dépenses à prévoir dans le cadre d’une activité de ce type :
- investissement initial : nécessaire au démarrage de l’activité, il comprend l’achat de matériel, la constitution d’un stock, l’aménagement du local, le lancement d’une campagne de communication, les frais de formation, etc. ;
- droit d’entrée : somme versée au franchiseur pour intégrer le réseau et profiter de l’exploitation de la marque ;
- redevances d’exploitation : contreparties financières régulières (mensuelles ou trimestrielles) en échange de la possibilité d’utiliser la marque, de profiter d’une assistance accrue et d’un savoir-faire éprouvé ;
- autres redevances : il arrive que le franchisé soit tenu de participer aux sommes engagées dans la publicité, la formation ou la communication ;
- frais d’exclusivité : le franchisé s’acquitte d’un montant donné en échange d’une exclusivité territoriale, qui facilitera le développement de son business ;
- frais de renouvellement : à l’issue d’une collaboration fructueuse, un contrat de franchise peut être renouvelé moyennant finance.
À noter : il existe une grande variation des coûts, en particulier du droit d’entrée, en fonction du secteur d’activité. Certaines franchises sont accessibles dès 2 500 €, d’autres en nécessitent plusieurs centaines de milliers.
COMMENT FINANCER UNE CRÉATION D’ENTREPRISE EN FRANCHISE ?
Dans tout projet de création d’entreprise, qu’il s’agisse ou non d’une franchise, l’argent est le nerf de la guerre. À moins que le franchisé ne dispose déjà de la somme nécessaire à l’investissement initial, il va devoir faire appel à l’une des solutions suivantes :
- contracter un emprunt bancaire : grâce à la présentation d’un dossier professionnel solide et étoffé, le franchisé espère convaincre les banques de lui prêter la somme manquante. Généralement, les banques sont plutôt souples avec les projets de franchises car ils profitent du soutien d’une marque solidement établie dans le paysage économique ;
- aides et subventions publiques : de l’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise) aux prêts d’honneur en passant par certaines exonérations fiscales et sociales. Ces dispositifs avantageux dépendent des communes, des régions ou directement de l’État ;
- partenariats des certains organismes financiers : il arrive que les franchiseurs nouent d’étroits contacts avec certains organismes et établissements bancaires. Les franchisés profitent alors de taux d’intérêts réduits ou d’autres garanties très avantageuses ;
- financement alternatif ou crowfunding : solution plus audacieuse mais non moins efficace, le financement participatif est une piste à ne pas négliger. Grâce à des plateformes dédiées, le franchiseur peut rassembler les dons ou une participation au capital de sa société et ainsi concrétiser son projet.
CONCLUSION : VOS PERSPECTIVES EN FRANCHISE
En conclusion, une franchise est un partenariat d’affaires entre un franchisé, porteur de projet, et un franchiseur, représentant d’une marque connue dont le concept est déjà déployé à moyenne ou grande échelle. Ce modèle entrepreneurial se décline sous différentes formes et encore plus de secteurs d’activités entre lesquels il convient de faire un choix : une décision facilitée par la réalisation d’une étude de marché et la création d’un business plan.
En toute franchise, le fonctionnement comporte de nombreux atouts mais également certaines limites ou inconvénients, dont toute personne qui désire se lancer doit avoir conscience.
Grâce à la remise d’un Document d’Information Précontractuelle et à la signature du contrat de franchise, franchiseur comme franchisé s’engagent à donner le meilleur d’eux-mêmes et à respecter les obligations auxquelles ils sont tenus :
- le franchisé fera de son mieux pour faire prospérer son affaire en tirant parti du savoir-faire et des méthodes du franchiseur ;
- le franchiseur aura pour mission de former et de soutenir le franchisé, afin qu’il puisse gagner en autonomie et voler de ses propres ailes.
Pour faire simple, la franchise n’est autre qu’un accord gagnant-gagnant entre un franchisé dont la création d’entreprise est facilitée et un franchiseur qui touche certaines contreparties financières en échange de la transmission de son savoir-faire.
Quel avenir pour le secteur de la franchise ?
Actuellement et dans les années à venir, de nombreux défis économiques nous attendent et il y a fort à parier que les franchises seront de la partie. Depuis plus de trente ans, le nombre de franchisés a triplé, un constat loin d’être dû au hasard. Entreprendre en franchise est un fonctionnement qui plaît aux futurs patrons, qui n’ont pas toujours l’assurance ni les fonds nécessaires pour partir de zéro. Grâce à un soutien accru de la part d’un réseau d’entrepreneurs passionnés, ils sont suffisamment armés pour faire prospérer leur business et révéler leur plein potentiel.
On devrait assister dans le futur à une poursuite de la croissance économique de l’univers de la franchise, qui ralliera de plus en plus d’entrepreneurs en devenir. Autant de raisons pour lesquelles il est grand temps de sauter le pas… qu’en dites-vous ?