Acheter une franchise : de quoi parle-t-on ? Lorsque l’on évoque l’achat d’une franchise, deux types de projets peuvent être en jeu.
Dans un premier cas de figure, il sera question « d’entrer dans un réseau de franchise ». Considérant qu’ils doivent s’acquitter d’un droit d’entrée pour lancer leur activité, on comprend aisément que les candidats à la franchise expliquent qu’ils « achètent » une franchise.
Dans un second cas de figure, l’achat de franchise concerne plutôt la reprise d’une franchise existante. C’est cette situation qui nous intéresse aujourd’hui. Elle intervient lorsqu’un entrepreneur envisage de racheter un point de vente franchisé déjà en activité. Ici, l’achat de franchise est donc concomitant à une cession d’entreprise.
Une belle opportunité pour lancer son entreprise
Acheter un point de vente franchisé se distingue de l’autre option qui s’offre à un entrepreneur en devenir. On pense là à l’ouverture d’un tout nouveau point de vente « en partant de zéro », avec tout ce que cela implique : recherche du local, aménagement, actions commerciales… On comprend dès lors que le rachat d’une structure déjà en place peut s’avérer bien plus tentant car moins contraignant de prime abord. Et de multiples possibilités se présentent à ceux qui souhaiteraient opter pour cette alternative : selon une enquête menée par la Fédération Française de la Franchise, 35% des franchisés envisagent de céder leur entreprise, au plus tard dans les cinq prochaines années. De quoi combler celles et ceux qui souhaitent axer leur stratégie autour d’une opportunité de reprise.
Achat d’une franchise : les parties en présence
Lors une cession-reprise d’entreprise « hors réseau », on compte généralement deux parties : le cédant, et le repreneur.
Dans le cas d’une franchise, un troisième interlocuteur entre en jeu, à savoir le franchiseur. Et son rôle est loin d’être négligeable !
Ainsi, selon les contrats, le franchiseur peut faire valoir un droit de préemption. Concrètement, il a la possibilité de se porter prioritairement acquéreur de l’entreprise cédée. Ce n’est que s’il renonce à ce droit de préemption qu’un autre repreneur peut être choisi.
Le franchiseur intervient également dans le cadre de la clause d’agrément. Il lui appartient en effet d’approuver ou de refuser un acquéreur potentiel. Cette clause vise à lui permettre de s’assurer que le repreneur justifie des prérequis nécessaires au maintien des standards du réseau.
Acheter une franchise : qu’est-ce qu’on achète exactement ?
La reprise d’une structure franchisée ne diffère pas beaucoup de la reprise d’une entreprise « classique ». Aussi, reprendre une entreprise en franchise peut varier selon la forme juridique de l’entreprise cédée.
Si la structure existe sous la forme d’une entreprise individuelle (ce qui est souvent le cas pour les entités de petite taille, les commerces de proximité), la reprise ne pourra se faire que sur le principal actif de l’entreprise, à savoir : son fonds de commerce. Ainsi, le repreneur se portera acquéreur du fichier client, du matériel (machines, outillage, mobilier, etc.), du droit au bail, et éventuellement des marchandises. De même, le personnel en place (ainsi que ses acquis) devra être conservé. Les dettes ne seront pas reprises.
S’il s’agit de reprendre une structure sous forme de société, deux possibilités seront envisageables : une reprise du fonds uniquement (c’est-à-dire son « actif »), ou une reprise de ses titres (son actif ET son passif, ce qui inclut également les éventuelles dettes).
A noter : l’enseigne et le contrat de franchise ne peuvent être cédés. De fait, le contrat de franchise est conclu « intuitu personae », c’est-à-dire en fonction des qualités de la personne qui s’engage auprès du réseau de franchise. Par conséquent, un nouveau contrat de franchise devra être conclu par le repreneur. L’enseigne étant quant à elle la propriété du franchiseur, elle fera elle aussi l’objet d’une clause spécifique.
Acheter une franchise : les avantages et inconvénients
Vous envisagez d’acheter une franchise et vous vous interrogez sur les atouts et points de vigilance d’un tel projet ? Se questionner avant de se lancer est légitime et fondamentalement sain : on ne fonce pas tête baissée dans une reprise d’entreprise. Tour d’horizon des arguments à prendre en considération.
Les avantages
Comme évoqué précédemment, se lancer dans l’entrepreneuriat en achetant une franchise permet d’intégrer un réseau en sautant plusieurs étapes qui seraient incontournables lors de la création d’une nouvelle structure. Exit donc la quête du local parfait, les travaux d’aménagement et autres actions commerciales de pré-lancement. Tout cela a déjà été réalisé par votre prédécesseur.
Parmi les autres facteurs favorisant la réussite d’un tel projet, on retiendra :
- L’entreprise est déjà implantée sur sa zone de chalandise. Si elle est positive, vous bénéficiez déjà de la notoriété de l’enseigne sur son secteur géographique. Par ailleurs, vous profitez également d’une bonne connaissance de la clientèle cible. Vous pouvez mieux évaluer le potentiel de développement de votre activité. Vous vous basez sur des éléments tangibles : ventes réalisées par le passé, CA, rentabilité, marge, etc.
- Vous prenez les rênes d’une structure « opérationnelle » : avec du personnel en place, déjà formé, rodé aux techniques de l’entreprise. Il n’y a pas de phase de lancement de l’activité, laquelle peut prendre des semaines voire des mois lorsque l’on démarre une nouvelle entreprise.
- Vous pouvez vous implanter sur un secteur géographique où une nouvelle création n’est plus possible. En fonction des réseaux de franchise et des exclusivités territoriales qui leur sont propres, certaines enseignes n’autorisent d’un nombre limité de franchisés sur un même secteur. Aussi, grâce à la reprise, vous intégrez le réseau de votre choix là où le franchiseur n’aurait pas autorisé de nouvelle création.
Au-delà de ces avantages spécifiques à l’achat de franchise, n’oublions pas tous les points forts qu’apporte la création d’une entreprise dans un réseau. Comme tout autre franchisé, vous bénéficiez de l’accompagnement de la tête de réseau (conseils, formation initiale et continue…), vous exploitez un concept, des outils et méthodes qui ont fait leurs preuves, vous profitez d’une visibilité accrue, etc.
Les inconvénients
Se lancer dans l’achat d’une franchise n’est pas anodin. Il est bon de rester vigilant sur certains points :
- Un investissement financier plus important : le travail qu’a réalisé le franchisé qui vous cède son entreprise a un coût ! Démarches de lancement, publicité, recrutement, formation des équipes…toutes ces actions que vous n’aurez pas à mener représentent du temps et bien entendu de l’argent. Et cela va impacter à la hausse le coût qui sera demandé par le cédant.
- Un besoin d’être opérationnel très rapidement : lors de la création d’une nouvelle entité, un entrepreneur débutant monte parfois en compétence au fur et à mesure que se développe son activité et qu’il en découvre les subtilités. Avec l’achat d’une franchise, les équipes en place évoluent déjà selon des process bien rodés. Il vous faudra être rapidement dans la même dynamique pour que la transition ne se ressente pas.
Il est certain que ces paramètres ne sont pas à négliger. L’aspect financier peut même être rédhibitoire. Cependant, passé cet obstacle, on constate qu’un repreneur armé d’une solide volonté de réussir pourra s’appuyer sur de nombreux atouts favorisant le succès de son entreprise.
Des étapes clés pour l’achat d’une franchise
De la même façon que la création d’une entreprise ne s’improvise pas, il est opportun de respecter certaines étapes avant d’acheter une entreprise en franchise.
Le repreneur sera bien avisé de :
- Se poser les bonnes questions
Pourquoi le cédant se sépare-t-il de son entreprise ? Est-ce lié au marché dans lequel il évolue, à la concurrence, à des difficultés financières ou aux relations avec son franchiseur ? Les réponses à de telles questions n’auront logiquement pas le même impact que si la cession intervient dans le cadre d’un départ en retraite, d’un déménagement ou de problèmes de santé. - Auditer l’entreprise à reprendre
Il va falloir analyser l’entreprise à reprendre, la scruter avec précision pour être au fait de sa situation à l’instant T. Cette analyse englobera des aspects variés tels que la santé financière (bilans, charges, résultat net, progression, carnet de commandes…), le personnel en présence (qualifications, compétences, formations à prévoir), la gestion de l’entreprise, la clientèle, etc. Cette étape permettra de s’assurer que l’entreprise à reprendre est viable. - Se faire accompagner
Nul n’est omniscient. On ne s’improvise pas « expert ès franchise » et une reprise complexifie encore davantage la situation. Aussi, il ne faut pas hésiter à se faire aider, conseiller et accompagner par des professionnels éclairés : avocat, comptable, spécialiste de l’univers de la franchise. Leurs connaissances peuvent être déterminantes dans la réussite d’un tel projet.
Dans quels secteurs peut-on acheter une franchise ?
Tous les secteurs de la franchise peuvent être concernés par ce type de projet. Voici cependant quelques exemples de secteurs porteurs vers lesquels orienter votre recherche si vous êtes en quête d’une opportunité :
- Commerces alimentaires ;
- Restauration rapide, fast-food ;
- Centres auto, stations-service ;
- Services aux entreprises ou aux particuliers ;
- Etc.
Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive. Il vous appartient de laisser vos compétences et appétences guider votre choix. De fait, entreprendre dans un secteur pour lequel on entretient un intérêt certain voire une passion peut être le meilleur moteur de la réussite.