L’alimentation est en baisse relative car les priorités ont changé. Ce sont désormais les produits et services liés aux loisirs qui prennent un poids relatif plus important.
Le secteur de l’alimentation est contraint à se réorganiser, il perd 1,2 % du budget des ménages en 10 ans. Après une année 2003 tout juste stable, 2004 semble mal démarrer pour la consommation alimentaire. Les changements de pratiques alimentaires des Français en seraient une des premières causes, on assiste à une déstructuration des repas, la cuisine devenant une activité de loisirs réservée aux week-ends alors que le temps pour préparer le repas en semaine se réduit.
D’autre part le budget repris sur les dépenses alimentaires sert à la portion consacrée aux services et aux biens d’équipement, le non-alimentaire, le logement d’abord, ce dernier est en augmentation de un point. Les prix de l’immobilier subissent en France une envolée vertigineuse. Le logement représente aujourd’hui 25 % du budget des ménages, loyers ou remboursements d’emprunt, frais d’entretien. Cette évolution est subie par le consommateur, tandis qu’il choisit d’augmenter ses dépenses liées aux achats de biens d’équipement. On trouve ici la téléphonie, l’informatique, l’électronique grand public… Sur dix ans, la tendance est nette, même si l’écart en pourcentage n’est pas impressionnant. Les télécommunications, en forte hausse, représenteraient aujourd’hui 2 % du budget des ménages. Quant aux appareils électroniques et informatiques, leur stabilité est due à une explosion des volumes et une chute des prix de ventes. La concurrence est sévère entre de nombreux appareils d’électronique grand public et les objets de décoration, le textile d’ameublement ou la vaisselle..
Le marché du bricolage s’en sort correctement dans un contexte où le consommateur considère qu’il doit investir dans un bien immobilier et a intérêt à l’entretenir correctement dans cette période d’angoisse par rapport à la retraite ou l’emploi, il s’agit là d’un investissement de sécurité à l’heure où le taux d’épargne des français est plutôt en diminution selon l’Institut National de la Statistique (de 16,8 % à 15,8 % entre 2002 et 2003).
Mais on le remarque bien, si la vente des produits du marché technologique s’envole leurs prix s’effondrent. Le matériel est aujourd’hui un produit accessoire par rapport à un abonnement, que ce soit en téléphonie ou en télévision…Les tendances à l’accélération du progrès et à la réduction des prix s’intensifient parce que le retour sur investissement doit s’effectuer sur des périodes de plus en plus courtes. D’où une banalisation de plus en plus rapide des produits. Aux distributeurs de convaincre que la diffusion de masse passe par leurs linéaires. Il est nécessaire de trouver de nouveaux relais de croissance.