La Scandinavie est grande productrice e bois et amatrice de design. Or Suède et Danemark sont des pays avec peu d’habitants, leur développement ne peut être assuré qu’hors des frontières. Pour une première approche l’Europe occidentale reste facilement accessible et le succès d’Ikea, numéro un mondial du meuble, est le porte étendard du style scandinave. De nouvelles enseignes, en franchise ou non, arrivent ainsi sur notre territoire et bouleversent le secteur du meuble.
Si l’on passe quelques enseignes en revue, on peut citer Jysk, dans la catégorie des discounters, une enseigne forte en literie et la chambre. L’enseigne se développe en franchise et impose des prix bas. Elle devrait arriver en France en 2007. Citons également Ilva, le prédateur, qui se positionne haut de gamme. L’enseigne propose un catalogue de 10 000 références, allant du meuble à l’accessoire. Elle vise à priori d’abord un développement au Royaume-Uni.
Prenons l’exemple de BoConcept qui se présente comme spécialiste du meuble design en moyen de gamme. L’enseigne compte 154 magasins et 150 corners dans 24 pays. En France elle a déjà inauguré 10 magasins et l’objectif est d’atteindre 30 à 40 points de vente d’ici trois ans. Sur des surfaces moyennes d’environ 600 m2, l’enseigne propose un large choix et, surtout, une modularité de l’offre originale. Pour chaque meuble, le client choisit parmi une palette de matières, de couleurs, piétement et tailles, pour obtenir du quasi-sur mesure. BoConcept est reliée à un important fabricant de meubles danois et compte sur un développement soutenu dans l’Hexagone. Son but est de concurrencer rapidement Habitat ou Roche-Bobois.
Une arrivée parmi d’autres qui a de quoi inquiéter la profession. Même si certaines enseignes françaises s’y étaient préparées, ainsi Story propose également des produits design moyen – haut de gamme à des prix très compétitifs.
Mais en France le marché est très particulier et très structuré, ce n’est pas un hasard si le géant Ikea n’y est pas numéro un. Une situation qui pourrait encourager les nouveaux entrants à acquérir un réseau existant avec ses parts de marché. Néanmoins, parmi les freins, on peut signaler que la consommation de meubles est plutôt ralentie : entre 2 et 4 % de croissance, et souffre d’une rude guerre des prix. Gageons de plus qu’Ikea ne voit pas arriver d’un bon il ses compatriotes et ne lâchera pas facilement des parts de marché. De plus dans nos contrées l’immobilier coûte relativement cher et les surfaces nécessaires à ces concepts nordiques sont importantes.
Vu dans LSA N° 1955 – juin 2006