40% des créateurs sont d’anciens demandeurs d’emploi qui, afin de se garantir un revenu, se sont lancés dans l’aventure.
Près de 35.000 entreprises ont vu le jour en 2007, soit 5.000 de plus qu’il y a un an. La croissance du PIB français a été atone ces deux dernières années et sera plus faible encore en 2008. En quoi chômage, création d’entreprises et croissance sont-ils désormais dans une conjonction nouvelle et jamais vue?
Jusqu’en 2005, il fallait absolument atteindre 3% de croissance du PIB pour que le chômage ne grossisse pas. La démonstration des limites des raisonnements macroéconomiques sur lesquels s’appuie l’essentiel des prises de décisions budgétaires, fiscales, sociales et d’investissements du pays est faite. Car il existe une intersection entre le domaine social, avec sa composante emploi, et l’économie, avec sa composante création d’entreprise, et plus précisément : la création d’activité. Ces nouveaux entrepreneurs paieront des impôts et taxes et ne seront plus comptabilisés comme des charges dans les budgets de nos systèmes de protection sociale. 4% de ces chômeurs créateurs feront grandir leur entreprise et ils embaucheront 1,7 personne dans les trois ans. Ils généreront une valeur ajoutée qui donnera les dixièmes de point de croissance manquants de façon bien plus garantie que les 321 décisions annoncées avec fracas.
Il y a gros à attendre de la mise en application des préconisations proposées par Hervé Novelli. Ce sujet soulève oppositions et critiques. Il va pourtant de soi que la mutation profonde de la notion d’entrepreneuriat que nous connaissons réglera nos maux. Accompagner ce mouvement est vital. Or, compte tenu de ce dynamisme, il est à craindre que l’Etat diminue son action dans les domaines de la création d’entreprises et d’activités. Nul besoin de baisser la garde en matière de soutien à la création d’entreprises. Les effets positifs de ce secteur constituent le meilleur investissement que l’entreprise France puisse faire.
Vu dans La Tribune juin 08