La méthode patrimoniale est une façon de faire qui estime l’actif net corrigé. Elle permet d’avoir une image précise de l’entreprise à un moment donné. Chaque élément doit être évalué en fonction de sa valeur actualisée. Il convient donc d’effectuer un certain nombre d’ajustements et de corrections à partir de la valeur d’origine en revalorisant les actifs et déduisant les non-valeurs comme les frais d’établissement par exemple.
Pour le matériel acquis par crédit bail, il est bon de faire comme s’il était détenu en pleine propriété. Sa valeur peut s’obtenir en calculant les amortissements qui auraient été réalisés. Mais en contrepartie sont inscrites les échéances restant à payer en tant que dettes.
La valeur des immeubles professionnels détenus en propriété est fixée en appliquant la méthode par comparaison liée aux conditions du marché. Il est également possible de retenir le coût de reconstruction en appliquant un coefficient de vétusté, ou de procéder à une simple réactualisation.
Les stocks eux aussi sont estimés, en principe on retient simplement les valeurs comptables sans correctifs. Les créances seront provisionnées en fonction des risques d’impayés. Reste la valeur des placements de trésorerie qui doit également être estimée au temps T.
Pour ce qui concerne les éléments incorporels tels que la clientèle, le droit au bail, les marques, etc., leur évaluation est plus délicate. Les fonds de commerce sont retenus par comparaison ou en fonction des barèmes de la profession. L’évaluation est ensuite pondérée en fonction de la qualité de l’emplacement.
A l’issue de l’estimation de l’actif, il convient de s’intéresser au passif de l’entreprise. Il faudra intégrer les passifs absents du bilan : les échéances à venir, les engagements sociaux, les avantages spécifiques, les engagements découlant des garanties commerciales offertes par l’entreprise et les impôts différés…
Il y a lieu de supprimer les non-valeurs : ce sont les postes comptables qui n’ont aucune valeur économique.
La méthode d’évaluation ainsi appliquée est simple et adaptée au petit commerce. Elle se fonde sur des éléments objectifs. Le but est de pouvoir trouver facilement un accord avec un éventuel acquéreur. Elle donne une valeur minimale de l’entreprise, le problème est que cette évaluation s’attache plus au passé et au présent qu’au potentiel d’avenir apporté par l’entreprise. Le savoir-faire n’est pas pris en compte, ni la notoriété.
Ainsi cette méthode est peu valable pour une entreprise récente ayant épuisé ses fonds propres mais présentant des possibilités de croissance fortes. L’idéal serait d’adopter une méthode mixte associant à la fois la prise en compte des richesses, donc sa valeur patrimoniale, et sa capacité à en créer de nouvelles rapidement.
Par exemple, il existe la méthode du Goodwill qui corrige les valeurs patrimoniales pour tenir compte de la rentabilité attendue ou la méthode des Praticiens avec laquelle la valeur de l’entreprise est définie comme étant la moyenne arithmétique de son actif net réévalué et de sa valeur de rendement.
DD