Elle fera partie des nouveaux arrivants dans l’Union Européenne, à partir du 1er mai. Cela peut être une chance pour les entreprises slovènes, mais aussi créer de nouveaux débouchés pour des enseignes de grande distribution étrangères.
La Slovénie offre une superficie de 20 473 Km2 , une population de 1,9 millions d’habitants et un PIB relativement élevé, 11 690 . Le référendum d’adhésion à l’Europe a été positif à hauteur de 89,64 %. Actuellement bien que le marché slovène soit un des plus ouverts de l’ex-Yougoslavie, les fournisseurs étrangers ne sont pas encouragés car tout est très compliqué et les droits de douane sont dissuasifs.
Mais avec l’entrée dans l’Union Européenne toutes les démarches seront simplifiées. Leclerc, premier à vouloir en profiter, ne sera pas le seul à faire son irruption ici, Aldi et Lidl sont prêts. Le leader actuel de la distribution slovène est Mercator, ancien monopole d’Etat, il détient encore plus de 40 % du secteur avec 637 magasins dont 21 hypermarchés, il prépare une contre attaque en lançant une marque de hard-discount, Hura, qui devrait proposer 60 unités à moyen terme. Spar participe à son capital à hauteur de 50 %. Les changements vont être brutaux dans la distribution. Mais on constate que certaines enseignes sont déjà bien représentées : Zara ou Benetton par exemple dans les rues de la capitale Ljubjana.
Par ailleurs l’exportation est aujourd’hui de l’ordre de 60 % de la production, majoritairement vers les pays de l’Union Européenne. Les slovènes ont pour objectif d’exporter jusqu’à 80 % de leur production. Le fabriquant d’électroménager, Gorenje, compte réaliser 65 % de son chiffre d’affaires dans l’Union Européenne. On trouve un second exportateur d’importance : le producteur d’articles sportifs Elan. A eux deux ils représentent 80 % des exportations.
Pour les PME l’exportation n’est pas facile : pas de marque connue, ni de réseau de distribution. Elles craignent de ne pas résister à la concurrence nouvelle. Elles se tournent de manière privilégiée vers les pays de l’ex-Yougoslavie car d’une part les produits y sont bien connus et d’autre part, elles bénéficient de l’avantage de la langue par rapport à la concurrence européenne qui s’annonce. Mais si les accords bilatéraux existent avec ces pays, de nouvelles taxes vont être imposées, créant une augmentation des prix et une perte de compétitivité. C’est exactement le contraire pour notre Leclerc qui n’aura plus de taxes d’import et pourra baisser ses prix. Restera donc pour les entreprises locales à se mettre à niveau pour intégrer ces nouveaux modes de distribution qui représentent des débouchés pour elles aussi.
Vu dans LSA N° 1854