Heureux comme un directeur et sous pression comme un chef d’entreprise. Les directeurs de magasin sont pourtant d’incorrigibles optimistes et plus de 90 % prévoient des résultats en augmentation pour 2007. D’ailleurs 2006 a été une année significative puisqu’on a vu arriver 3,7 millions de mètres carrés commerciaux supplémentaires. LSA et CapGemini Consulting ont concocté un panel de 200 patrons qui font le point sur leur moral et leur management.
Ces responsables gèrent des équipes comptant de 40 à plus de 600 employés. Avec une note moyenne de 6,5 la gestion du personnel est la mission prioritaire des directeurs de magasin, tous secteurs confondus même si, dans l’alimentaire, la note est moins importante, à 5,9.Les problèmes majeurs sont en effet les frais de personnel, leur compétence et l’absentéisme.
Mais le client est toujours en ligne de mire et la note est en moyenne de 6,4, juste derrière le personnel. Ici on constate que les directeurs s’intéressent à leur pouvoir d’achat et leur fidélisation. Le poids de la concurrence se fait surtout sentir au sein des surfaces de sport et des hypermarchés. Aussi pour 2007 parmi les actions qu’ils souhaitent lancer afin d’améliorer la performance de leurs magasins, on note logiquement que les efforts porteront cette année sur l’accueil du client, la dynamisation de la force de vente et la formation du personnel. L’agrandissement du magasin est également un levier de performance important.
Concernant le stress, l’évolution entre 2005 et 2006 révèle que 46 % des directeurs s’avouent davantage stressés. Au palmarès des secteurs qui mettent la pression, on trouve l’alimentaire devant l’électroménager-meubles et le bricolage, suivis du sport. Parmi les explications, le temps passé à traiter les mails a explosé. C’est un outil chronophage, chacun peut passer une heure à une heure et demie par jour pour les explorer… Un temps pris sur la présence en magasin, considérée comme primordiale pour un directeur.
En évolution également : l‘autonomie, les responsabilités sont en progression et tous s’en félicitent. Les directeurs déclarent disposer de plus d’autonomie à 54 %, surtout dans le sport et l’alimentaire où ils ont la liberté de proposer des assortiments locaux et, pour certains, de gérer leur plan de communication au niveau local. Seuls 9 % d’entre eux déclarent que cette autonomie est en réduction. Néanmoins ils regrettent de ne pas disposer de tous les moyens nécessaires, ainsi concernant l’informatique. Même s’ils sont dans l’ensemble satisfaits des moyens que leur apporte leur groupe, le devoir d’autonomie sans moyens suffisants pour l’appliquer est un autre facteur de stress…
Les directeurs de magasin sont certes attachés à leur enseigne, mais prennent de la distance avec leur entreprise. D’ailleurs s’ils constatent qu’ils ne sont pas suffisamment écoutés, ils pourraient décider d’exercer leurs talents ailleurs… Un message pour leur hiérarchie…
Vu dans LSA N° 1993 du 12 avril 2007