Il s’agit aujourd’hui de répondre aux nouvelles demandes de la société pour la prise en charge du deuil. Les tabous autour de la mort commencent à sauter et l’on peut parler de gestion du deuil ou de personnalisation des obsèques. On assiste actuellement à l’occupation du terrain par les indépendants, alors que les leaders historiques, comme les Pompes funèbres générales (PFG), reculent et que les banques ou les assurances augmentent leur emprise grâce aux contrats de prévoyance obsèques.
Les PFG ont mis l’accent sur la qualité dès l’ouverture du marché en 1993 dans un secteur où la proximité et la disponibilité sont en tête des compétences attendues, elles représentent 970 points d’accueil et 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les tarifs sont un critère important et Roc’eclerc, l’enseigne de Michel Leclerc, a contribué dès les années 80 à renverser une politique tarifaire qui vivait grâce à la situation de monopole, aujourd’hui Roc’eclerc stagne avec 177 points d’accueil, dont 142 franchisés. Le challenger des PFG est Le Choix funéraire, une enseigne qui s’appuie sur une centrale d’achats et une implantation dans le secteur marbrier. La structure de cette enseigne est proche du système coopératif. Le Choix funéraire c’est désormais 700 points d’accueil dont 60 % de concessionnaires et un CA de 145 millions d’euros. Les indépendants quant à eux représentent encore plus de 45 % du marché. Ils ont de plus en plus de mal à faire face aux évolutions qui s’imposent. Certains créent des petits groupements comme Alliance funéraire, Point funéraire ou Funeris.
L’enjeu se place maintenant sur les services plus que sur les prix, aussi ont-ils encore leur chance… Même si on assiste de la part des leaders à une offre forte d’accompagnement, d’initiation à des rites nouveaux, notamment autour de la crémation en forte hausse. Par ailleurs des investissements sont nécessaires, par exemple pour l’aménagement de chambres funéraires chaleureuses.
Pourtant les nouveaux troublions sont du côté des banques et assurances, qui viennent de se rendre compte qu’il s’agissait pour eux d’un créneau porteur. 15 000 nouveaux contrats obsèques sont signés chaque mois, 8 millions de souscripteurs sont attendus d’ici à 2010 : une niche qui a grossi de 25 % en un an. En fait c’est 50 % du marché qui devrait bientôt passer par la prévoyance. Du coup les enseignes funéraires intègrent la prévoyance dans leurs prestations de service, soit en partenariat, soit en création de filiales.
Du côté de la fabrication des produits on assiste aussi à une évolution : matières nouvelles, formes différentes, l’art funéraire change. Il s’agira là aussi de diversifier l’offre pour laisser aux familles un minimum de latitude dans leurs choix. Le budget moyen comprenant cercueil, faire-part, fleurs, funérarium, corbillard, convoi, soins… est de l’ordre de 2 800 .
Vu dans LSA n° 1834