Le pétrole cher qui va remettre les centres-villes et centres-bourgs de France au coeur de nos choix comportementaux mais qu’allons-nous y trouver alors que nombre de commerces sont désormais en périphérie ?
– Quelle sera la modification de l’offre ?
– Comment les franchiseurs et succursalistes français vont-ils oeuvrer ?
– Quels nouveaux concepts apparaitront en centre-ville pour concurrencer la périphérie ?
– Les mairies vont-elles favoriser la redynamisation de certaines rues pour augmenter l’offre et concurrencer la périphérie ?
– Comment la chasse aux voitures dans les villes et le coût des déplacements en périphérie et en hypermarchés vont-ils nous influencer ?
– Comment analyser et mesurer les comportements des trois catégories géographiques de consommateurs ? Les urbains, les rurbains et les ruraux ?
– Les succursalistes et franchiseurs de France ont créé de nombreux concepts assez pertinents et efficaces pour être exportés, notamment les supermarchés et hypermarchés. Leur créativité a ensuite été limitée par les lois Royer et Raffarin. La modification de ces lois va libéraliser partiellement les créations de moyennes surfaces en périphérie mais aussi dans les bourgs et dans les quartiers secondaires des villes. Ces moyennes surfaces qui se créeront vont-elles asphyxier des hypers menacés par le coût du pétrole en incitant les ruraux à ne plus se déplacer ?
Nous ne répondons pas à ces nouvelles questions. Nous nous penchons sur les conséquences des efforts des années précédentes et vous invitons à nous faire part de vos doutes, questions, certitudes, analyses et prévisions que nous publierons volontiers.
Jean Samper
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Article du 13/11/2007 que nous publions à nouveau pour cause de pétrole cher.
La renaissance du cur de ville, une opportunité pour les franchisés ?
Un peu délaissé au profit de la périphérie dans les années 80 et 90, le centre-ville est redevenu l’objet d’efforts particulier de la part des municipalités (mais elles limitent aussi l’accès aux voitures) et des commerçants eux-mêmes.
Nombre de villes françaises ont décidé de revitaliser leur centre et d’en rénover l’apparence ou le confort. Les commerçants adhérent à ces politiques car cela leur permet de mieux se différencier par des architectures adaptées. Le commerçant bénéficie aussi des équipements culturels ou sportifs qui attirent les clients. De plus la proximité est une valeur porteuse selon certains sociologues. On assiste à un regain d’attrait pour le petit commerce par réaction au gigantisme en vogue depuis une vingtaine d’années.
Les municipalités ont fait de réels efforts pour aménager des centres villes. Certains élus n’hésitent pas à proposer des formules particulièrement attractives pour les commerçants. Ainsi la ville de Grasse a-t’elle réalisé une opération de pépinière commerciale pour louer des locaux rénovés à des conditions avantageuses pour les commerçants. Cela s’avère être un succès mais cette ville demeurait sale et malodorante lors de notre visite en 2007, un comble pour la capitale des parfums ! A Limoges, un manager de centre-ville a été embauché. Il a réussi à attirer une locomotive : la Fnac, suivie de près par H&M. Cet effet moteur a permis d’augmenter de 50 % le trafic entre 2004 et 2007, ce qui a également bénéficié aux commerces alentours.
Les enseignes nationales constituent désormais entre 30 et 40 % des points de vente de centre-ville. Après avoir maillé les grosses métropoles, elles s’intéressent de plus en plus aux villes de 10 à 15 000 habitants, où elles s’implantent volontiers sous forme de franchise. Il faut cependant apporter un plus pour attirer le public. Certains misent sur le service. Ainsi Monoprix ou la Fnac font figure d’exemples en apportant des services, en facilitant la vie des clients par des horaires aux larges amplitudes. Monop’, la nouvelle enseigne de centre ville de Monoprix ouvre jusqu’à minuit. Une initiative intéressante puisque la moitié du chiffre d’affaires est réalisée après 18 h. Les petits commerçants ne manquent guère d’imagination. Ainsi à Versailles, certains ont créé Versailles Portage. Il s’agit d’une association qui livre les courses à domicile ou sur le lieu de travail.
Elle rend aussi des services comme aller chercher une personne âgée pour lui permettre de faire elle-même ses courses. Un coiffeur fait bénéficier ses clientes de la navette, ce service lui a permis d’augmenter la fréquentation de son salon de 30 %. Enfin pour attirer le consommateur il est important de redonner de la vie au quartier de l’hypercentre. On assiste à des expositions d’uvres d’art organisées par les commerçants ou, plus classiquement, à des opérations de fidélisation concertées, certains offrent les jetons de parking. Néanmoins il est souvent nécessaire de faire appel aux fonds publics.
Parallèlement les galeries commerciales continuent à se multiplier en centre-ville. Ce sont des petits centres commerciaux de cur de ville, fondus dans l’architecture de la cité. Pourtant les enseignes qui s’y installent peuvent constituer une concurrence frontale au commerce traditionnel qui a souvent du mal à rivaliser sur le terrain des prix. Atuellement si les centres renaissent , il est probable qu’ils ne connaîtront plus le succès d’autrefois. La périphérie reste dynamique. Par ailleurs une autre forme de commerces se développe dans les zone de transit : gares, métros et aéroport…
Dominique Deslandes le 13/11/2007