Pigier, un pionnier de la franchise, a vu le jour en 1850. Aujourd’hui une demande croissante pousse les franchisés à investir le champ des cours privés de toute nature.
Ce marché difficile à évaluer représenterait plus d’un milliard d’euros, voire davantage si on y ajoute la formation continue, un chiffre d’affaires en hausse de 35 % par an. Et surtout, il serait en progression constante, dopé par les déficiences réelles ou supposées de l’Éducation Nationale et l’angoisse croissante des parents pour le succès scolaire de leur progéniture.
En témoigne par exemple le succès d’Acadomia, leader en France du soutien scolaire, lancé en 1989 et entré en Bourse en 2000, dont le chiffre d’affaires augmente de plus de 35 % par an et approche les 40 millions d’euros. Acadomia ne recrute plus aujourd’hui de nouveaux franchisés.
Cette situation a incité de nouvelles enseignes à attaquer ce créneau : Sylvan, 2Amaths… Les différents réseaux de soutien scolaire travaillent selon deux familles de méthodes.
1) Le franchiseur doit disposer d’un local de 150 à 300 m2 de façon à aménager des salles de classe.
2) Mais certains réseaux se basent sur des cours pouvant être donnés à domicile.
Le personnel comprend un noyau stable : un gérant épaulé par un administrateur et éventuellement un directeur de cours. Les autres enseignants sont le plus souvent à temps partiel. Un centre peut en employer de dix à cinquante, voire davantage. Une des clés de la réussite réside dans l’art de planifier les cours et les horaires de ces nombreux intervenants – ce n’est pas toujours aisé, mais les franchiseurs ont mis au point des outils informatiques. Les enseignes transmettent leur méthode au cours de stages.
Les écoles de langue fonctionnent sur un modèle équivalent. Elles aussi dispensent des cours à domicile et sur place. À la différence des centres de soutien scolaire, elles recherchent leur clientèle aussi bien au sein des entreprises que parmi les particuliers, comme Direct English à Levallois. La master-franchise pour la France de cette enseigne britannique vient d’ailleurs de changer de nom. Un second réseau, lui aussi d’origine britannique s’installe : Linguaphone. Ses concurrents sont le leader mondial Berlitz – qui ne franchise pas – et Wall Street Institute. Cette dernière franchise, américaine, connaît un conflit interne assez sérieux entre master-franchiseur et franchisés en région, portant sur la façon de piloter le réseau. Quant à Pigier, connu surtout pour ses cours de secrétariat, il s’est diversifié et prépare aussi bien à des carrières commerciales qu’à des BTS d’esthétique ou de coiffure. Tous les cours sont donnés sur place, à temps plein. Les franchises recherchent surtout des managers
Mais le plus important, ce sont les méthodes pédagogiques. Choisissez donc une enseigne en fonction de vos ambitions. Soignez l’étude de marché locale et vérifiez que vous avez l’étoffe d’un gestionnaire. Soignez la prospection commerciale et soyez très rigoureux sur la qualité de l’enseignement. Enfin tenez compte de la fiscalité qui avantage les cours à domicile. La plupart des enseignes le proposent. C’est un moyen efficace de réduire le nombre de salles de classe, et par conséquent, les frais. Mais c’est aussi ainsi que l’on pourra bénéficier des incitations fiscales réservées aux activités d’aide à la personne. Soyez doublement prudents avec les concepts étrangers qui ne tiendraient pas compte de notre fiscalité.
Dominique Deslandes