Pour compléter ce statut, le gouvernement a présenté, le 27 janvier, en conseil des ministres, un projet de loi créant l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) grâce auquel les biens personnels des entrepreneurs sont protégés en cas de faillite.
On peut estimer qu’une sorte de révolution sociologique se produit avec près de 600 000 personnes qui se sont mises à leur compte en 2009. Les spécialistes mettent cependant en garde contre un excès d’euphorie. Il se crée une sorte d’illusion permettant en effet de croire que créer une entreprise est facile. Certains consultants expriment bien l’idée que, si l’on peut créer une entreprise en trois clics, il est toujours aussi difficile de trouver le bon positionnement, de vendre, de fidéliser ses clients, de se sentir bien, d’accepter l’échec, etc.
Certains salariés pensent fuir le stress et des conditions de travail insupportables mais lorsqu’on crée sa propre activité cela demande beaucoup d’énergie et de motivation. L’état d’esprit doit être constructif. L’auto-entrepreneur est le plus souvent seul et a choisi ce statut par défaut. Il n’est pas suffisamment préparé, en particulier pour assurer son développement commercial. Si certains pensent encore qu’il s’agit d’une démarche positive et constructive, il semble que le statut d’auto-entrepreneur soit surtout un statut palliant la perception de revenus sociaux et pouvant régler la question de la précarité de certains emplois salariés.
Selon M. Novelli, secrétaire d’Etat aux PME, en 2009 les auto-entrepreneurs ont généré 200 millions d’euros de rentrées fiscales et sociales. Sans ce statut, le même nombre d’entreprises individuelles aurait généré 480 millions d’euros de cotisations sociales. Ce statut a permis de blanchir une part de l’économie grise et l’Etat semble être largement bénéficiaire.
La crise frappe plus durement ces petits entrepreneurs, aussi l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) teste des projets de nouvelles activités de services, qu’elle voudrait proposer « clés en mains » sous la forme de « micro franchise solidaire », avec un accompagnement et un crédit.
Dominique Deslandes
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