Il semblerait que les deux formes de commerce puissent cohabiter simplement, avec cependant des disparités selon les secteurs d’activité, mais aussi selon les régions Nord ou Sud. Peut-on enterrer la hache de guerre ?
C’est le cabinet de géomarketing Asterop qui donne des éléments sur ce thème, confortant d’une certaine manière des conclusions du rapport Attali sur la libre concurrence. Le postulat selon lequel le niveau de développement de la grande distribution entraînerait nécessairement le déclin du petit commerce est contraire à l’analyse objective des faits, selon le PDG d’Asterop. Les petits commerces de l’alimentation se développeraient même mieux à l’ombre des grandes surfaces puisque le petit commerce est généralement plus développé dans les zones où les GSA (grandes surfaces alimentaires) sont en nombre plus important. Si l’on a pu vivre une époque où les GSA ont entraîné la perte des commerces de bouche, il semblerait qu’aujourd’hui un rééquilibrage s’opère. Certains, comme les cavistes, les commerces bio ou les étals de marché profiteraient même de leur développement. Ce qui n’est pas le cas des boucheries et des poissonneries qui continuent de sombrer.
De plus le cabinet Asterop relève une étonnante disparité entre le Nord et le Sud de la France. C’est en effet dans le Sud que l’on trouve la meilleure couverture en petits commerces… Ceci pourrait être lié à la propension des seniors à aller s’installer dans ces régions.
A l’UNFD (Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs) on confirme que les commerces innovants résistent mieux, mais les commerces d’alimentation générale s’en tirent beaucoup moins bien. Il reste toujours difficile pour un petit commerçant de subsister face à un Carrefour ou un Géant qui s’installe.
Dominique Deslandes