Le 14 novembre, le groupe Banques Populaires, la FFF et le CSA ont levé le voile sur les résultats de la troisième Enquête annuelle sur la franchise en France… Résultats, tendances… et recommandations.
À quoi peut servir un baromètre de la franchise ? Si la FFF et les Banques populaires ont décidé il y a maintenant quatre ans de lancer une enquête annuelle sur le secteur de la franchise, c’est autant pour en mesurer les progrès que les marges de progression… Questionnés en profondeur sur leur quotidien et leur mode de développement, les franchisés et franchiseurs nous donnent tous les ans un bilan de l’année passée, et nous suggèrent quelques bonnes résolutions pour les années à venir. Cette année, ils ont été 414 franchisés et 148 franchiseurs à bien vouloir répondre aux enquêteurs du CSA.
La franchise se féminise et attire les salariés en reconversion. En 2006, 43 % des franchisés sont des femmes, contre 33 % en 2004. Et ce choix de vie concerne de plus en plus de salariés. 77% des franchisés sont d’anciens salariés contre 69 % en 2005 ; cette proportion monte à 91 % chez les franchisés de moins de 40 ans. D’anciens salariés qui n’hésitent pas à changer d’activité avant leur entrée en franchise : 36% des franchisés sont passés d’une activité liée au commerce à une activé liée au service et vice versa. L’âge moyen des franchisés reste stable : 42 ans en 2006 (43 en 2005) – ainsi que l’ancienneté dans le réseau (7 ans en 2005 comme en 2006).
Un chiffre d’affaires moyen en baisse. Le chiffre d’affaires des franchisés souffre-t-il de la morosité ambiante ? De 900 Ke en 2005, il passe à 834 Ke en 2006. Le nombre de franchisés exploitant plus d’un point de vente en franchise dans la même enseigne baisse également (26 % en 2005, 21 % en 2005). Pour autant, les franchisés n’en conservent pas moins un revenu mensuel net moyen (2600 e) supérieur à celui des actifs en France (2038 e, données CSA).
Des réseaux de 11 ans. Dans quels types de réseaux ces franchisés opèrent-ils ? Si les enseignes ont en moyenne 20 ans d’existence, les réseaux qu’elles ont générés ont, eux, 11 ans. Leurs dirigeants ont donc opté pour la franchise pour accélérer le développement de leur enseigne après 9 ans en moyenne de développement en succursale. Entreprises patrimoniales à 59 %, les réseaux de franchise comptent en moyenne 96 points de vente, tous types confondus, et se développent dans la France entière (18 % des points de vente sont implantés à Paris, 79 % en région et 3 % dans les Dom-Tom). 62 % des franchiseurs réalisent un chiffres d’affaires inférieur à 10 M€. Et le nombre moyen de magasins franchisés par réseau est de 50.
La franchise crée des emplois. Ces réseaux ne cessent de croître. Chaque année, les réseaux interrogés créent en moyenne 8 magasins franchisés et en ferment ou en succursalisent deux. Les franchisés des réseaux sont, eux aussi, sur une démarche de développement et de recrutement, en dépit de la conjoncture. Ils emploient 6,3 personnes (franchisé non compris) et créent 1,6 emploi par an. Ce sont les franchisés des services, les moins de 40 ans et les jeunes franchisés (contrat signé depuis moins de deux ans) qui créent le plus d’emplois.
Dialogue bien partagé. Les outils d’animation et de dialogue se popularisent. La totalité des réseaux proposent au moins un outil de dialogue à leurs franchisés. Les franchisés participent massivement aux conventions (74 % en 2006, 71 % en 2005) et aux réunions avec les animateurs (79 % en 2005 et en 2006). Les commissions de travail, essentielles à la diffusion et à l’enrichissement du savoir faire, sont également bien fréquentées… Côté formation, net accroissement du pourcentage de franchisés déclarant avoir reçu une formation initiale (78 % contre 70 % en 2005).
La franchise française continue de s’exporter. Près de 30 % des réseaux français s’exportent, principalement en Europe. 13 % des réseaux français sont présents en Espagne, 12 % en Belgique, 7 % au Portugal. Et 14 % en Afrique du Nord, une région qui connaît un impressionnant développement commercial. Un bémol à cette expansion : les franchiseurs restent très empiriques dans leur démarche de recrutement de partenaires à l’étranger.
Pourquoi (se) franchiser ? Pour les franchisés, c’est la notoriété du réseau pour qui prime (17 % des citations), le fait de disposer d’un suivi d’une aide et d’une assistance (13%) et la force du réseau (11 %). Quant aux franchiseurs, ils sont massivement motivés par le souhait d’accélérer le développement de leur enseigne (86 % des citations).
L’optimisme se tempère (un peu). Optimistes, les acteurs de la franchise le sont dans leur très grande majorité : les franchiseurs à 95 %, les franchisés à 84 %. Un chiffre qui cache quelques nuances : les franchisés sont plus inquiets ; la proportion de ceux qui comptent renouveler leur contrat passe de 91 % à 89 %. Les franchiseurs, eux, sont plus nombreux à vouloir ouvrir de nouvelles franchises dans l’année qui vient (74 % contre 64 % en 2005).
Les consommateurs apprécient la franchise. L’Enquête annuelle s’est pour la première fois intéressée à l’image que le grand public se fait de la franchise. La perception de la franchise est globalement positive. Les consommateurs restent convaincus des avantages des entreprises franchisées qui évoquent pour eux une marque, des produits et des services plus rassurants, un service après vente plus efficace, des services ou des produits de meilleure qualité et des prix plus avantageux…
Financer ses projets. Le recours à l’emprunt bancaire garde une place prépondérante dans le financement de la franchise : 6 franchisés sur 10 y ont recours. L’enquête confirme la place numéro un du Groupe Banque Populaire avec 27 % de taux de pénétration auprès des franchisés et 50 % auprès des franchiseurs. Enfin le Groupe Banque Populaire est considéré comme la banque préférée des franchiseurs qui une fois sur deux la conseille à leurs futurs franchisés…
Vu dans L’enquête annuelle Banque Populaire / FFF / CSA 2006