Les professionnels du monde du prêt-à-porter, qu’ils soient commerçants, consultants ou journalistes spécialisés, se plaignent souvent des difficultés du secteur. Et on accuse qui les soldes qui ne font plus recette, qui la météo qui bouleverse les saisons, qui les concurrents qui cassent les prix. La vraie raison se trouverait plutôt dans le comportement du consommateur.
Le client (souvent la cliente) des boutiques de prêt-à-porter s’intéresse un tant soit peu à la mode, est de mieux en mieux informé. Cet intérêt conjugué à des tendances qui changent en quelques semaines bouleverse le secteur du prêt-à-porter.
La mode actuelle autorise les mélanges. Un tailleur griffé d’une marque de luxe peut être porté avec un tee-shirt de sport ou bon marché. Ce brouillage profite aux détaillants multimarques suffisamment réactifs.
Il oblige aussi à mettre souvent en rayon des nouveautés. Fini la mode en deux saisons. Les clients veulent du nouveau à chaque passage et n’hésitent pas à mêler dans leurs tenues des vêtements d’été et d’hiver.
C’est ainsi que l’on peut expliquer le succès d’une enseigne comme H&M qui fait appel à un sourcing multiple.
Cette tendance à la diversité pourrait profiter à des concepts jouant la carte des synergies entre la mode, la musique, la beauté, le design.
Cette nécessaire réactivité dans le prêt-à-porter soulève un paradoxe de taille. Le secteur semble entre les mains de grandes enseignes toutes puissantes alors que le commerce de détail reste un circuit de distribution important et adapté à la souplesse.
Les petites boutiques ont un avenir dans le prêt-à-porter. Néanmoins, les détaillants multimarques souffrent d’un isolement certain qui les éloigne des évolutions profondes du marché. Deuxième écueil : le prix des locaux bien situés en centre-ville.
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