Dans un contexte d’instabilité sans précédent, les marchés énergétiques internationaux ont suivi en 2008 les mêmes tendances extrêmes que l’économie mondiale. Les prix ont tout d’abord atteint des niveaux record au premier semestre, période où la croissance économique était en plein essor. Puis ils se sont effondrés à mesure que l’économie mondiale s’enlisait dans une phase de récession issue de la crise financière.
Mais l’année 2008 est également remarquable pour une autre raison, moins dramatique certes, mais tout aussi importante quant à son impact à long terme. D’après l’édition 2009 du BP Statistical Review of World Energy, le monde en développement (Chine en tête) a, pour la première fois, dépassé les pays de l’OCDE en termes de consommation d’énergie primaire.
Lors de la présentation du rapport effectuée à Londres, Tony Hayward, Chief Executive de BP, a déclaré : « Le centre de gravité des marchés énergétiques mondiaux s’est déplacé de façon marquée et irréversible vers les nations émergentes, et notamment la Chine.
Il ne s’agit pas d’un phénomène provisoire, mais d’une tendance qui, à notre avis, devrait se confirmer avec le temps. Ce phénomène continuera de peser sur les prix et de susciter de nouveaux enjeux en termes de croissance économique, de sécurité énergétique et de changement climatique. »
« Cette évolution se traduira par une volatilité à court terme » a ajouté M. Hayward. « Mais je n’ai aucun doute quant à la capacité des marchés énergétiques modernes à continuer d’assurer, grâce à leur diversité et leur flexibilité, l’approvisionnement énergétique efficace et ininterrompu des consommateurs. »
Christof Ruehl, économiste en chef de BP, a déclaré qu’en dépit des fortes turbulences ayant affecté l’économie mondiale et les prix de l’énergie, les données du BP Statistical Review indiquent que ces marchés ont parfaitement assuré la sécurité de l’approvisionnement énergétique durant l’année. « Pour gérer l’évolution en dents-de-scie des prix à l’avenir, il faut absolument permettre aux marchés de continuer à fonctionner librement et sans intervention » a-t-il ajouté.
Le BP Statistical Review indique que les réserves prouvées de pétrole s’élèvent à 1 258 milliards de barils (hors sables pétrolifères canadiens), soit 42 ans de production aux niveaux de 2008. Sur la même base, les réserves de gaz et de charbon s’élèvent respectivement à 60 et 122 ans.
Reflétant les mouvements d’évolution extrêmes de l’économie mondiale en 2008 (forte croissance suivie par un recul marqué), le BP Statistical Review montre que la consommation globale d’énergie primaire a progressé d’à peine 1,4 %, ce qui constitue la plus faible augmentation depuis 2001. À elle seule, la Chine est responsable des trois-quarts de cette hausse, le reste provenant principalement de la région Asie Pacifique au sens large.
Dans les économies développées, la consommation énergétique a reculé de 1,3 %, la demande aux États-Unis (-2,8 %) ayant affiché la plus forte chute annuelle depuis 1982.