On lit souvent que la franchise est un secteur en pleine expansion au Maroc. Un secteur qui a de beaux jours devant lui compte tenu de la diversité des niches marketing qui ne demandent qu’à être exploitées.
Le Royaume est-il pour autant le nouvel eldorado de la franchise ? Il pourrait le devenir en remédiant à certaines lacunes, notamment à l’absence de rigueur dans la pratique de la franchise; on a trop vu de franchisés signer des contrats sans les lire. On a trop vu des franchiseurs penser que les franchisés allaient obéir bêtement. On a trop vu des partenaires qui pensaient « On va s’arranger » mais chacun veut s’arranger à sa façon, or la franchise impose l’homogénéité entre les franchisés d’un même réseau.
Le potentiel marocain est certain mais il faut être très professionnel, au Maroc pas moins qu’ailleurs.
Evolution de la demande locale
Le prêt à porter et la mode en général ont été les premiers à franchiser au Maroc et demeurent les plus importants. D’autres réseaux de franchise, dont ceux dédiés à la restauration, la cosmétique, la coiffure, l’ameublement, la confiserie, la location de voitures et l’enseignement commencent à s’implanter progressivement au Maroc.
La demande des consommateurs marocains s’étant diversifiée, signe d’une évolution du pouvoir d’achat, la franchise bénéficie d’un terrain propice sur plusieurs niches marketing : commerces de proximité, optique, produits du terroir, mais également garde d’enfants cours de soutien et réparation auto, autant de produits et services où la demande excède largement l’offre.
Une demande dont la concentration dans les grandes villes a poussé les franchises à s’implanter, à hauteur de 70%, à Casablanca, Rabat et Marrakech. L’émergence de nouvelles grandes villes comme Fès, Agadir, Meknès et Tanger offre de nouvelles opportunités aux franchises.
Etat des lieux
Au Maroc, le secteur de la franchise dispose d’un terrain favorable à la croissance grâce à :
• Une forte demande pour divers produits et services et une offre quasi inexistante dans plusieurs secteurs
• De réels efforts de la part de l’Etat marocain dans la mise à niveau de divers secteurs dont notamment le commerce qui bénéficie de cursus de formations professionnelles et universitaires ainsi que de plans de modernisation
• Une tendance à l’urbanisation entraînant une modernisation des infrastructures ainsi que de l’immobilier commercial.
Toutefois, le développement de la franchise au Maroc est entravé par certains facteurs dont :
• L’absence d’un cadre juridique spécifique à la qualité d’information des parties à l’instar de la loi Doubin en France
• Des banques qui refusent toute prise de risque ce qui limite l’accès aux capitaux
• Un handicap structurel dû au fait que trois villes s’accaparent 70% de l’ensemble des réseaux de franchise ce qui traduit aussi un manque de franchiseurs marocains ou maghrébins malgré des progrès. (Les franchises étrangères ont souvent besoin d’une clientèle aisée qui manque hors des grandes villes)
Il y a aussi le problème du coût des locaux et de la rareté des locaux bien placés en ville ce qui pousse à faire des centres commerciaux où les loyers sont souvent trop chers.