Le deuxième groupe français de la distribution, 5e au niveau européen, peut aujourd’hui repartir pour une nouvelle offensive. Sept points déterminent son plan de reconquête.
Depuis 1997 Intermarché a vécu une période difficile dont l’enseigne pense pouvoir sortir très bientôt. D’abord elle a cédé la filiale allemande qui pesait sur ses résultats avec une perte de 30 M en juin, provenant surtout des points de vente intégrés, aujourd’hui en diminution. Le patron de Spar peut d’ailleurs annoncer que la fonction grossiste sera à l’équilibre en 2005. Ce passif sera donc bientôt soldé.
Commence aussi l’ère de la transparence, Michel Pattou, PDG depuis deux ans, homme du Nord, chaleureux et communicant, souhaite voir évoluer la culture du secret qui régnait et entamait la confiance à la fois des adhérents et des financiers. L’endettement est annoncé en baisse grâce notamment à 500 M de cessions d’actif. A ceci s’ajoute la création d’une structure de direction commune afin de réunir des représentant de STCM et d’ITMF, les deux organes assurant la gestion, stratégique et opérationnelle, des Mousquetaires.
La volonté reste d’afficher des valeurs qui dépassent le cadre commercial, Intermarché veut s’ouvrir davantage. La part de marché reste l’objectif prioritaire car c’est le seul repère valable en Bourse. Pourtant il faut penser aussi à la pérennité de l’entreprise. Il y a aujourd’hui une diminution de 0,5 point de part de marché due d’une part à la perte de magasins soit par transfert par exemple vers les Netto, soit par fermetures car certains indépendants se sont tournés vers un autre groupement ou ont été victimes d’offensives organisées par la concurrence de manière parfois exagérée.
Intermarché prévoit un fort développement pour l’enseigne de hard-discount Netto qui compte actuellement 310 unités et devrait attendre le millier dans les trois ans. 100 ouvertures sont prévues pour 2005. Par ailleurs le groupe souhaite ouvrir sa centrale internationale Agenor à un ou deux autres groupements d’indépendants européens en plus de l’espagnol Eroski.
Ensuite en 2005 chaque enseigne va disposer d’une gestion en propre, avec un véritable compte d’exploitation et des responsabilités claires. Les liens avec les adhérents doivent être renforcés, ainsi la durée minimale pour vendre son affaire étant fixée à 15 ans, un nouveau pacte de préemption est élaboré et un fonds de développement des Mousquetaires est créé pour aider à financer les postulants. Les liens contractuels sont consolidés pour éviter un comportement de start-up insupportable pour le groupe.
Pour ce qui concerne l’outil industriel et l’intégration de services, le fonctionnement est satisfaisant et l’informatique par exemple revient à 0,45 % du chiffre d’affaires ce qui est très performant. C’est aussi l’assurance d’une bonne maîtrise des coûts.
Enfin la volonté d’ouverture s’affirme par l’adhésion avec Leclerc à la Fédération des coopératives de commerçants (FCC) pour mieux défendre les vertus de l’indépendance. Le PDG du groupement espère ainsi favoriser la fin de la loi Galland.
Des choix stratégiques forts donc afin de renforcer des structures à taille humaine, les spécialiser par métier, parce que tout-sous-le-même-toit n’aurait qu’un temps.
Vu dans LSA du 4 novembre 2005 N° 1881