Ex-directeur de la franchise Buffalo Grill, Pascal Ménard est devenu aujourd’hui franchisé ce qui met en avant la qualité de l’enseigne puisque des salariés du franchiseur souhaitent exploiter un restaurant.
Jean Samper : Vous étiez directeur de la franchise Buffalo Grill et vous voilà aujourd’hui franchisé ?
Pascal Ménard : “C’est une continuité de mon histoire d’amour avec l’enseigne. J’ai rejoint le groupe Buffalo Grill il y a 23 ans. Je suis entré par la porte terrain parce que j’étais assistant manager, puis très rapidement manager. Ensuite, j’ai passé quasiment 7 ou 8 ans en tant que manager sur beaucoup d’ouvertures. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser des ouvertures, à cette époque-là en région parisienne et en Provence. Puis j’ai moi-même travaillé en tant que manager pour des franchisés et dont un illustre puisqu’il s’agit de Gérard Colas qui était le directeur du développement et de la franchise historique du groupe Buffalo Grill, qui a d’ailleurs réfléchi avec moi sur ce projet et m’a conseillé de me lancer.
Ensuite, toujours au sein du réseau Buffalo Grill, j’ai été directeur régional pour les succursales sur la région Savoie puis sur la région PACA. J’ai été superviseur en France toujours sur l’aspect succursaliste. Le fondateur Christian Picart avait décidé en 2005 que j’avais toutes les armes pour devenir directeur de la franchise alors que je n’avais encore jamais lu un contrat de franchise ! J’ai pris beaucoup de plaisir, cela faisait 12 ans maintenant que je m’occupais du réseau. Depuis que j’ai intégré le réseau j’avais une envie de franchise, le temps passant je voulais retourner à mes sources, l’amour de la marque, l’envie d’entreprendre quelque chose par moi-même sous enseigne, l’envie d’avoir mon équipe et de créer ma société… c’est bien mon histoire et ma création.
J’ai partagé cela avec Mathieu Quéré, directeur général, qui m’a dit que ça n’allait pas vraiment les arranger parce que j’ai dirigé le réseau pendant 12 ans, il y a une réelle histoire de confiance entre le réseau et moi, et même avec les actionnaires du groupe mais qu’il ne pouvait pas empêcher quelqu’un de se réaliser parce que c’est une belle continuité et un bel exemple. On a convenu que tout était possible et à ce moment-là, il y a eu cette opportunité sur la franchise d’Annecy qui s’est proposée à moi avec beaucoup de symboles puisque c’est la première franchise du groupe, elle a été ouverte en 1984 avec un ami du fondateur Christian Picart. Cette franchise a été vendue deux fois et je vais être le 3e franchisé sur Annecy.
C’est une franchisée et une amie dont le mari malheureusement vient de décéder. On a convenu que c’était une belle symbolique à plus d’un niveau. Je vais donc avoir le plaisir très prochainement de démarrer et de voir ce qui se passe vraiment de l’autre côté, non pas sur l’aspect terrain parce que je connais bien cet aspect, mais sur l’aspect créateur d’entreprise. Je suis très heureux d’écrire peut-être les 15 années à venir en étant à la barre du navire.”
JS : Un cadre du franchiseur qui devient franchisé, cela montre la foi que vous avez dans la rentabilité du concept ?
P.M : “Je pense qu’effectivement on ne peut pas être mieux placé ! Je les connais tous, je les vois tous, je vais beaucoup m’inspirer de ce que j’ai vécu au cours de mes 23 ans d’expérience aussi bien en succursale qu’en franchise. J’ai vécu beaucoup d’ouvertures, j’ai accompagné plus d’une trentaine d’ouvertures, et puis de la même manière, j’ai vu plus d’une trentaine de reprises ou de départ. J’ai un équilibre assez correct et je dirais sur l’ensemble de ces 12 années, j’ai vu des choses qui fonctionnaient, d’autres un peu moins, je vais essayer de m’inspirer des bonnes choses et éviter de commettre quelques erreurs.
En tous cas oui j’ai 100 % confiance, je n’ai aucune inquiétude quant au devenir de la marque, j’ai assisté à toutes les histoires de Buffalo Grill, j’ai vu la vente par le fondateur, j’ai vu l’arrivée des fonds et voilà ça continue, on est dynamique, on est très collectif chez Buffalo Grill, on a mis en place en 12 ans des commissions de travail et des ateliers qui travaillent avec les franchisés.
Ce sont toutes ces choses qui me rassurent parce que je sais que tout ce qu’on fait et tout ce qu’on décide, il y a un moment où c’est partagé avec le réseau, avec les opérationnels, et c’est ce qui donne les bons résultats que nous avons aujourd’hui. Je me sens très serein, mon inquiétude à moi c’est moi ! C’est de me dire est-ce que je vais être au rendez-vous ? Est-ce que finalement je vais être un bon chef d’entreprise ? Est-ce que je vais supporter le poids d’être responsable et décideur parce que c’est une autre histoire que celle d’être salarié d’un groupe. Mais j’ai vraiment confiance en mon enseigne.”
JS : Vous avez aussi confiance en votre expérience ?
P.M : “J’ai fait de la restauration toute ma vie, je n’ai fait que ça d’ailleurs, j’aime ça et c’est ce qui a fait qu’à chaque ouverture on éprouve beaucoup de plaisir mon équipe et moi parce que c’est un travail d’équipe et pas celui d’un seul homme. Retourner sur le terrain c’est une partie de plaisir, c’est presque une récréation, donc je retourne d’où je viens !”