La bipolarisation des marchés est un phénomène connu. A l’heure où le consommateur achète moins de produits alimentaires, les ventes de foie gras -produit de luxe par excellence- ont remporté un succès phénoménal. Ce n’est pas le moindre des paradoxes dans une ambiance de recherche d’écologie, de nature et d’alimentation allégée. Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) a dressé un bilan fin mars 2005 qui en dit long : avec 6436 tonnes vendues, le record 2000 a été battu de près de 300 tonnes. En 2004 près de 40 % des ménages français se sont laissés tenter…
La plupart se sont tournés vers le bloc de foie gras entier, en hausse de plus de 27 % en volume pour 2004, le haut de gamme devient ainsi le premier segment du marché. Il s’agit d’une bonne affaire autant pour les industriels que pour les grands distributeurs, tandis que les supermarchés ont vu leurs ventes baisser. En cause la place accordée à l’exposition des produits, les hypers ont su profiter au mieux des opérations de promotion.
On sait aussi que la campagne menée par le Cifog lui même a participé au succès 2004. En 2005 l’interprofession va renforcer sa communication, les industriels y feront écho, les groupes coopératifs aussi. Tous sont aujourd’hui en position de force suffisante pour continuer sur cette avancée.
Vu dans LSA n° 1901 – 7 avril 2005