Jean Christophe Sozza : « Le banquier va regarder le business plan et le comparer aux informations que nous pourrons avoir par ailleurs sur d’autres franchisés, clients ou non clients.
Nous faisons une sorte de Benchmark qui va nous permettre de valider le potentiel ou en tout cas, les éléments qui nous sont fournis. Est-ce que nous sommes sur un dossier qui est très largement en dessous de ce que réalise l’enseigne et donc à priori avec un chiffre qui pourra être atteint ou au contraire est-ce que nous sommes déjà sur des moyennes hautes constatées sur l’enseigne ?
Cela est donc un premier élément, si le business plan contient déjà des informations de référence ou de comparaison c’est déjà un point très positif.
Ensuite, ce que nous allons regarder c’est si le business plan a été construit en tenant bien compte de tous les besoins et notamment en termes de trésorerie car cela est un point sur lequel souvent les franchisés ont des faiblesses.
C’est au travers du prévisionnel de trésorerie que nous allons pouvoir juger tous les besoins au-delà des besoins d’investissement, tous les besoins financiers de l’entreprise et c’est aussi ce qui va nous permettre tout au long de l’année, de piloter avec le chef d’entreprise ses besoins, ses accords, ses lignes de crédits complémentaires, ses découverts. C’est le nerf de la guerre donc il faut vraiment travailler ce business plan.
Nous avons souvent des business plan qui sont très travaillés sur la phase de démarrage et puis ensuite sur un bilan prévisionnel à un an. Mais par contre toute la période de montée en puissance nous avons souvent des déconvenues parce que cette montée en puissance peut être un peu plus longue que ce qui a été prévu et donc nous avons un manque d’anticipation.
Le besoin en fond de roulement qui est lié directement à cette montée en puissance qui peut être plus ou moins rapide est vraiment quelque chose que nous allons regarder. Le franchisé a quand même besoin – tout en restant dans une logique parce qu’il n’est pas question non plus de baisser le chiffre d’affaire et le rendre incohérent avec les résultats ou les chiffres réalisés par l’autre franchisé du même réseau mais de bien anticiper – de prendre des précautions et le diminuer un peu.
Autre élément aussi que nous pouvons trouver c’est souvent des progressions extrêmement importantes entre la première, la deuxième et la troisième année. Nous sommes aujourd’hui dans un contexte économique un peu plus tendu et cette montée en puissance, ce développement du chiffre d’affaire doit être cohérent avec le contexte économique de progression.
Quand nous accompagnons l’entreprise, nous savons que nous allons avoir besoin d’un fond de roulement à financer, simplement nous essayons de le financer à une hauteur qui reste cohérente avec les autres engagements. »
Visionnez cette interview de Jean Christophe Sozza (Banque populaire) en vidéo : « Le business Plan – étude par le banquier » Réalisée par AC Franchise en mars 2011.