Après une année dynamique en 2021 pour rattraper le retard cumulé en 2020, le marché de l’immobilier ancien a commencé à se stabiliser au 1er trimestre, avec des ventes en retrait de 6 % au national par rapport à la même période l’an dernier. Le réseau Laforêt a dévoilé son bilan de la période.
Une demande qui continue d’être aussi soutenue
Au national, la demande s’établit à +1 % au 1er trimestre, face à des places boursières toujours aussi volatiles, notamment depuis le début du conflit en Ukraine. L’appétence des français pour l’immobilier reste donc intacte.
Paris, de son côté, affiche une augmentation de 3 % de la demande et retrouve donc son attractivité alors que l’Île-de-France se stabilise (0 %). Enfin, en régions, elle progresse de 1 %.
Une offre qui reste insuffisante
Au national, l’offre se redresse légèrement en affichant une petite croissance de 1 % : régression de 3 % de l’offre de maisons et augmentation de 4 % pour les appartements.
Au 1er trimestre, l’offre régresse encore de 1 % dans les régions et les zones périurbaines, se stabilise (0 %) à Paris avec un nombre de biens à la vente toujours très faible et remonte franchement en Île-de-France (+ 5 %).
Des transactions à la baisse
Le volume de transactions affiche une baisse de 6 % au national, par rapport au 1er trimestre 2021. Mais il faut nuancer ce constat, après une année de tous les records en 2021. Ce volume reste d’ailleurs conséquent, puisqu’il est similaire à celui du 1er trimestre 2019, 2ème meilleure année de tous les temps.
C’est un retard auquel il fallait s’attendre en raison du rattrapage des projets avortés en 2020 ainsi qu’un mois de janvier marqué par un rebond des cas de Covid-19 qui a logiquement empêché les visites et donc les transactions.
Dans le détail, Paris affiche une régression de 7 %, l’Île-de-France un recul de 10 % et les régions une baisse à peu près normale de 5 %.
Des prix toujours à la hausse
Au national, les prix restent certes orientés à la hausse, mais moins qu’en 2021 (+ 3.7 %, soit 3 434 €/m²) et ce sont les maisons qui portent l’essentiel de la hausse: (+ 7.8 %, contre + 1.8 % pour les appartements).
Les prix progressent fortement dans les régions, à hauteur de + 7.6 %, soit 2 481 €/m². En revanche, la baisse se confirme à Paris (- 2 %, soit 10 324 €/m²), tandis que l’Île-de-France continue de se redresser du fait de l’intérêt marqué pour les maisons individuelles (+ 5.5 %, soit 4 694 €/m²).
Des délais de vente à la hausse
Les délais de vente se détendant et confirment ainsi que la frénésie de 2021 n’est plus au rendez-vous :
- National : 84 jours (+ 5)
- Paris : 84 jours (+ 8)
- Île-de-France (hors Paris) : 78 jours (+ 11)
En régions, par contre, les villes moyennes restent très dynamiques avec un délai de vente de 85 jours, soit 6 jours de moins qu’au 1er trimestre 2021.
Des écarts de prix globalement stables
Même si les négociations reprennent légèrement, elles restent globalement stables à 4.5 % au national, un pourcentage identique au 1er trimestre 2021, tout comme en régions (4.68 %, soit un écart de 0.27 point). En Île-de-France, on enregistre un léger recul (3.10 %, soit – 0.45 point).
Dès qu’un bien présente un défaut ou un niveau de prix jugé déraisonnable, son prix est négocié. Cette réalité est encore plus visible à Paris, où l’on est passé de 2.90 % entre le prix de vente et le prix d’achat au 1er trimestre 2021, à 3.84 %.
Conclusion de Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt
« … Mais le marché de l’immobilier ancien est aussi une terre d’opportunités. Avec la pénurie de matériaux, la construction neuve est à la peine et l’immobilier ancien apparaît plus que jamais comme le principal marché immobilier. Côté opportunités, on trouve également la généralisation du télétravail, avec la possibilité d’organiser sa vie différemment, en acquérant par exemple une plus grande surface à l’extérieur d’un grand centre urbain, tout en gardant un pied-à-terre dans le centre-ville.
Le gouvernement qui sera constitué dans 3 semaines devra, quoi qu’il en soit, prendre des mesures pour favoriser l’accès à la propriété des Français et les accompagner plus fortement dans ses exigences de rénovations, pour lesquelles il faut un vrai plan d’accompagnement et des financements massifs, afin d’éviter une crise sociale majeure en France.
Et cela d’autant plus que les finances de l’État bénéficient des nombreux revenus liés à l’immobilier : taxe foncière, droits de mutation, droits de succession, IFI… En résumé, pourquoi attendre puisque l’État est gagnant à tous les coups lorsque les Français accèdent à la propriété ou développent leur patrimoine ? ».