Les franchisés Darty, l’enseigne spécialisée dans la vente de produits électrodomestiques et électroniques, ont décidé de mener une action en justice contre leur franchiseur. Les adhérents du réseau se plaignent depuis longtemps d’être contraints de vendre à perte certains de leurs produits pour respecter la politique de prix de l’enseigne. Le préjudice total s’élèverait à plus de 15 millions d’euros et serait dû essentiellement aux ventes en dessous du prix d’achat.
Les franchisés Darty se tournent vers la justice
Vieux de 63 ans, Darty compte à ce jour 415 points de vente en France métropolitaine et en Outre-Mer. L’enseigne qui emploie plus de 11 000 salariés a dernièrement eu du mal à trouver un terrain d’entente avec ses franchisés. Depuis le rachat de Darty par la Fnac en 2016, franchiseur et franchisés semblent ne pas parler la même langue.
Récemment, un groupement qui rassemble 85 % des franchisés Darty a chargé maître Monique Ben Soussen pour intenter une action en justice contre la tête de réseau. Le litige porte notamment sur la vente à perte. En effet, les franchisés auraient demandé en vain et à maintes reprises que les sociétés du groupe Darty arrêtent de les contraindre à vendre certains de leurs produits à perte.
Des marges négatives inacceptables pour les franchisés
Les attentes des franchisés Darty sont claires. Ils contestent inlassablement depuis des années le fait de devoir vendre à perte. Si l’enseigne continue à imposer des prix de vente bas, elle devra offrir à ses adhérents des compensations financières. Selon les déclarations de certains adhérents, le franchiseur fixerait les prix d’achat mais aussi les prix de vente pratiqués sur le plan national.
En signant le contrat de franchise, les adhérents du réseau se sont engagés à respecter la politique commerciale ainsi que les prix fixés par le groupe. Mais il arrive que ces prix soient en dessous des prix d’achat, et les franchisés accumulent les pertes. Après deux longues années de pourparlers, le groupe Darty a dû rembourser partiellement les marges négatives relatives à l’exercice 2018. En 2019, ces marges auraient dépassé 2,1 millions d’euros.