Voici une interview, publiée par la FCA, de Marc De Mol, un adhérent au réseau Intermarché, à La Rochelle.
Quel est votre parcours, comment avez-vous été amené à devenir entrepreneur ?
Après une formation d’ingénieur agronome avec une spécialisation en chimie des industries agricoles et dix ans d’expérience dans de grands groupes agro-alimentaires, Marc De Mol dit avoir finalement pris sa décision de devenir entrepreneur, avant ses 40 ans, exactement comme il se l’était promis à l’époque du lycée.
Comment devient-on adhérent Intermarché ? De quels accompagnements avez-vous pu bénéficier ?
« J’ai surtout été accompagné en termes de formation. Pour les nouveaux adhérents, cela dure 6 mois avec une partie théorique à Bondoufle (siège du groupement Les Mousquetaires) et plusieurs stages pratiques dans différents magasins. », explique-t-il. Il ajoute que chaque module pratique fait découvrir une facette différente du métier : produits, commerce, droit social, gestion, comptabilité. C’est, selon ses propos, un métier qui « nous amène à apprendre en continu », grâce au contact avec les équipes et les autres adhérents.
En retour, de quelle manière vous êtes-vous impliqué au sein du groupement ?
Marc De Mol a fait un passage à la direction de la communication régionale, il a été impliqué dans la logistique au niveau régional puis en tant qu’administrateur international à Paris. Il est, ensuite, devenu Président de la région Centre-Ouest pendant 2 ans. Lorsqu’il était à ce poste, il avait comme mission d’animer et développer le réseau, gérer les litiges et construire et projeter l’enseigne dans l’avenir avec les patrons des autres régions.
Il précise « Il faut motiver les adhérents, les inciter à renouveler le parc de magasins, etc. Ce fut une expérience très enrichissante mais également très prenante et je souhaite aujourd’hui me recentrer sur la gestion de mon supermarché. ».
Quel type de point de vente possédez-vous ? Comment vous différenciez-vous par rapport à la concurrence ?
« Cela fait 12 ans que je possède, avec mon épouse, le supermarché du quartier de Villeneuve-les-Salines à La Rochelle, un quartier riche d’un important brassage culturel mais ayant connu des difficultés. », raconte Marc De Mol.
C’est en 2002 que Marc De Mol a repris ce point de vente avec son épouse pour construire un projet d’agrandissement qui a finalement été réalisé en 2008. Au jour d’aujourd’hui, le supermarché fait une surface de 1971 m² et se distingue par ses rayons traditionnels : une vraie poissonnerie, une boucherie, etc. Le franchisé veut que cet Intermarché soit un lieu de rencontres et d’échanges.
« La force d’Intermarché, ce sont bien sûr ses produits frais avec un bon rapport qualité prix. Mais c’est aussi la proximité, des entreprises à taille humaine avec des adhérents intégrés dans leur tissu économique et social, acteurs majeurs de leur territoire. », ajoute-t-il.
Revalorisation du quartier de Villeneuves-les-Salines
Question : Votre supermarché est implanté dans le quartier de Villeneuves-les-Salines, réputé difficile par le passé. Quel rôle jouez-vous pour favoriser la revalorisation de ce territoire ?
Suite à l’ouverture d’une importante usine de sous-traitance automobile et la création de 4 000 emplois, la zone s’est vu accueillir des barres d’immeubles de taille moyenne et par la même occasion le quartier de Villeneuves-Les Salines. Mais après la crise pétrolière et beaucoup de départs au chômage, le quartier a connu de graves problèmes de délinquance. Et c’est pour sortir de cet état qu’un important tissu associatif s’est développé et favorise aujourd’hui cette volonté de faire et vivre ensemble.
Marc De Mol ajoute: « Afin de soutenir les projets associatifs, nous avons créé il y a 3 ans, avec plusieurs entrepreneurs de La Rochelle, la fondation « Fier de mon quartier. » sous égide de la Fondation de France. Nous soutenons des projets qui font l’objet d’une démarche collective, qui facilitent la participation des habitants à la vie du quartier et qui ont vocation à véhiculer une image positive du quartier.»
Comme exemple de ces projets, il a cité l’organisation de la fête de la St Jean, l’aide à la création d’une webTV et l’engagement d’une démarche autour de l’emploi.
Concernant ce dernier projet, il explique « Nous proposons à des jeunes en rupture avec le monde professionnel de faire des stages d’insertion et de remise à niveau dans nos entreprises pour les embaucher quand on en a besoin ou leur servir de parrain et caution morale pour retrouver le chemin de l’emploi. ».
Pour conclure, il ajoute: « Ce type de fondation est totalement duplicable partout en France. Nous espérons, en faisant connaître notre démarche, donner envie à d’autres de réaliser la même chose.»
