Chiffrer l’investissement initial pour le lancement d’une affaire en franchise est un exercice technique et stratégique qui ne doit pas être sous-estimé. Il ne faut rien oublier : droit d’entrée, aménagement du local, équipements, formation, communication, recrutements et salaires, stocks, besoins en fond de roulement… check-list !
L’investissement initial correspond à l’ensemble des besoins nécessaires au démarrage d’une activité. En franchise, cet investissement est souvent plus conséquent que hors franchise pour plusieurs raisons :
- la contrepartie d’un droit d’entrée : la franchise est un modèle d’activité clé-en-main qui s’inscrit dans la réitération d’un succès. En contrepartie du travail de conception réalisé par le franchiseur pour développer un savoir-faire opérationnel, original et rentable une redevance spécifique est demandée au futur franchisé. Cette redevance initiale que l’on connaît sous le nom de droit d’entrée peut être plus ou moins conséquente. Elle couvre aussi les frais d’accompagnement du franchiseur pendant toutes les étapes avant ouverture. Selon les réseaux, le droit d’entrée comprend le coût de la formation initiale mais cela n’est pas toujours le cas. Attention donc ! ;
- un local aux caractéristiques particulières : pour assurer la réitération d’un succès, le franchiseur impose souvent des caractéristiques particulières pour ce qui concerne le local d’activité du futur point de vente. Souvent placé en N°1 ou 1 bis pour plus de visibilité, le local en franchise coûte plus cher mais la qualité de l’emplacement reste un bon investissement pour la réussite de l’activité et le prix de revente du fonds de commerce ;
- un aménagement spécifique : le local en franchise est obligatoirement aménagé de façon standard et semblable à tous les autres points de vente de l’enseigne. Ces aménagements aux couleurs de la marque, mais aussi les équipements informatiques et diverses machines associés, sont souvent plus chers qu’en solo ;
- des recrutements plus exigeants : souvent les concepts en franchise imposent des plages horaires élargies qui nécessitent plus de recrutements qu’en solo pour assurer le tournus des congés ;
- des redevances de fonctionnement : un fois l’affaire lancée, les redevances de fonctionnement également connues sous le nom de royalties s’ajoutent aux frais fixes. Ces redevances couvrent les frais engagés par le franchiseur pour assurer l’accompagnement de ses franchisés et la fourniture de services comme la centrale d’achat, la R&D, la logistique, l’informatique, le service après-vente, etc.
Ces particularités liées à la franchise nécessitent bien évidemment des niveaux d’investissement plus élevés qu’il convient d’anticiper lors du calcul de l’investissement initial.
Chiffrer l’investissement initial : à quoi ça sert ?
Le chiffrage de l’investissement initial fait partie intégrante de votre business plan.
Il permet de savoir combien il vous faudra réunir d’argent pour démarrer. Le chiffrage de ce capital minimum de démarrage est nécessaire pour s’assurer que vous avez les moyens de vos ambitions. Il fait référence lors de vos demandes de prêts auprès des organismes bancaires et détermine souvent le montant minimum de votre apport personnel. Pourquoi ? Parce qu’en moyenne, l’apport personnel doit représenter 30 % minimum de l’investissement initial !
Bon à savoir : Le franchiseur est tenu dans la fourniture de son document d’information précontractuel (DIP) de communiquer le niveau « des investissements spécifiques à la franchise ». Généralement les chiffres communiqués ne sont que partiels puisqu’ils sont exprimés hors frais de local. Une réévaluation des coûts est donc nécessaire.
Attention : le chiffrage de l’investissement initial doit être juste et réaliste. Il ne doit pas être trop surestimé, et encore moins sous-estimé. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est dangereux de lancer une entreprise sans en avoir les moyens ! En cas de problèmes de trésorerie dans les mois qui suivent le lancement, une banque sera largement plus réticente à débloquer un prêt ! Mieux vaut donc anticiper plus largement dès la première demande de prêt.
Chiffrage de l’investissement initial : comment faire ?
L’investissement initial rassemble l’ensemble des frais de démarrage de votre entreprise selon 3 grands items :
- les frais de démarrage : les frais d’immatriculation de l’entreprise, les conseils juridiques, etc ;
- les investissements incorporels : le droit d’entrée, le droit au bail, le site internet, la communication de démarrage, l’achat d’immeubles, etc ;
- les investissements corporels : les travaux et aménagements, les matériels et outillages, les matériels informatiques, les véhicules, le mobilier et les équipements, les matériels de production, etc.
A ces trois grands types d’investissement s’ajoutent obligatoirement les besoins en fond de roulement (BFR) et la trésorerie de démarrage.
- Les besoins en fond de roulement correspondent classiquement aux besoins de trésorerie qui naissent du décalage de trésorerie prévisible entre les dépenses et les encaissements. Ainsi, dans les premiers mois, les besoins en fonds de roulement vont couvrir le renouvellement des stocks vendus mais pas encore payés par les clients.
- La trésorerie de démarrage correspond quant à elle au cash immédiatement disponible pour parer aux imprévus et couvrir certaines dépenses (stocks, loyers, primes d’assurances, royalties, etc.) et avances d’argent à réaliser (TVA sur les investissements par exemple).
Le chiffrage de l’investissement initial est toujours réalisé hors taxe (HT).
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