Trois établissements bon marché sont en train de se construire en Chine, pour être prêts lorsque l’empire communiste se dotera d’une classe moyenne…
Au rythme d’une réservation en ligne toutes les 9 secondes et d’un nouvel hôtel tous les deux jours, le groupe Accor est devenu numéro 3 de l’hôtellerie au monde. Il a réussi la performance de voir son chiffre d’affaires 2001 progresser de 4% et son bénéfice de 6% alors que ses concurrents traversaient une période difficile. En 2002 la baisse est légère, ce qui est plutôt satisfaisant dans le contexte. Le secret de sa résistance est dans la diversification ainsi que dans la croissance interne.
L’hôtellerie reste l’activité centrale. Ce fut celle des fondateurs, Paul Dubrule et Gérard Pélisson, qui ont créé un tout premier Novotel près de Lille en 1967. Trente cinq ans plus tard on dénombre 1017 Novotel et Mercure dans le monde.
Accor a fait entrer l’hôtellerie dans l’ère industrielle puis s’est lancé dans l’hôtellerie économique avec les Formule 1 à 23 la nuit (368 établissements, dont 83 à l’étranger), les Etap qui ont une étoile (236 établissements), les Ibis (618). Sont arrivés les 4 ou 5 étoiles avec les 160 Sofitel à ce jour. Les chiffres sont en évolution constante, puisque le groupe ne cesse d’ouvrir de nouveaux établissements
Un autre concept est né : Suite-hôtel, des studios de 30 m2, trois étoiles, pour venir en famille. Une dizaine d’établissements testent l’idée, l’objectif est de 36 unités en 2006.
La créativité est le premier atout du groupe Accor, le second est sa vigilance en affaires : obtenir les meilleurs terrains. Depuis son arrivée à la tête du groupe, en 1997, Jean-Marc Espalioux a serré les boulons et engagé une vraie politique commerciale. Il a dû s’imposer auprès de certains franchisés très indépendants et l’année 2000 a vu le logo Accor Hôtels figurer en grand au fronton de tous les établissements du groupe.
Une carte de fidélité commune a été lancée et la notion de » yield management » s’est imposée : elle consiste à optimiser les prix de vente à l’exemple des compagnies aériennes, ce qui a contraint Accor à la performance informatique. En deux ans le revenu par chambre a ainsi augmenté de 2 à 8 %. Et depuis l’année dernière un plateau regroupe les équipes chargées de la clientèle professionnelle : cela permet de trouver des solutions au sein du groupe quelle que soit la demande du client. On ne lâche pas un seul client… C’est déjà en fonction de ce credo qu’a été créé en 2000 le site de réservation en ligne.
Un vrai succès et une révolution, puisque c’est l’hôtellerie économique qui en sort la première bénéficiaire, or jusqu’à présent les Formule 1 et les Etap étaient exclus des systèmes de réservation traditionnels…. La variété des prix et la présence dans de multiples zones géographiques permet d’amortir les crises.
Vu dans Capital – Décembre 2002