AC Franchise et Franchise Business Club ont organisé le 13 février dernier une journée formation pour futurs franchisés, animée par Jean Samper. Parmi les intervenants, Pascal Jeanney, 52 ans, adhérent du groupement des Mousquetaires et propriétaire d’un Bricomarché et d’un Brico Cash dans les Vosges, à Neufchâteau.
Le particularisme du groupement c’est qu’à partir de PME, des outils communs ont été créés qui une fois agglomérés représentent des outils très calibrés. Ces derniers sont codirigés par les patrons de PME. En effet, chaque dirigeant de PME donne deux jours de sa semaine pour co-animer une structure. Pascal Jeanney, par exemple, est directeur marketing des trois enseignes Bricomarché, Brico Cash et Bricorama.
Chaque dirigeant donc, durant deux jours par semaine, dans le cadre de ses fonctions dites de tiers-temps, a une mission stratégique et/ou opérationnelle et va encadrer un pan du groupement: tiers temps opérationnel, stratégique, logistique, financier…
« Nous avons donc le particularisme d’être, certes des PME, mais d’avoir de très gros outils très puissants dont nous sommes décisionnaires. Nous ne subissons pas des décisions, nous sommes co-acteurs du fonctionnement… Le tiers temps est obligatoire. C’est un engagement que l’on signe dans la charte lorsqu’on rejoint les Mousquetaires« , déclare Pascal Jeanney.
L’intérêt de faire ce tiers-temps est de ne pas être spectateur de ce qui se passe mais acteur dans l’enseigne qu’on exploite au quotidien. C’est la chance d’avoir un pouvoir sur des décisions qui vont devenir des décisions très opérationnelles puisqu’il s’agira de décisions prises par des adhérents pour des adhérents. Les décisions qui seront prises ne seront donc pas le fruit d’une vision théorique et déconnectées de la réalité du terrain mais forcément ancrées avec la réalité.
Comme dans le cas d’une franchise, bien qu’il n’en soit pas une, le groupement met à la disposition de ses adhérents tous les outils nécessaires, des concepts forts et éprouvés, une centrale d’achats et une logistiques très performantes…
Notons aussi que pour rejoindre le groupement des Mousquetaires, il n’y a pas de droit d’entrée comme dans le cas d’une franchise mais il faudra justifier d’un apport personnel minimum pour pouvoir ouvrir ou reprendre une affaire, à hauteur de 30 % de l’investissement global. Cet apport minimum investit par l’adhérent est destiné au capital de sa propre entreprise-PME.
Dans chacune des sociétés (qui a 2500 actions), le groupement des Mousquetaires détient, une action, soit un 1/2500ème du capital social. Cela lui permet simplement d’avoir un droit de regard sur le compte d’exploitation et de prévenir l’exploitant en cas de problématique afin de réagir ensemble et rapidement et ainsi le mettre dans les meilleures conditions de réussite possibles.
Par ailleurs, toujours selon selon Pascal Jeanney, les deux jours de tiers temps passés au siège (généralement les mardis et les mercredis) obligent l’adhérent à avoir du recul par rapport à son exploitation et de revenir avec un regard tout neuf. Autre avantage, cela permet de faire monter en compétences et en autonomie ses équipes qui doivent continuer à faire tourner l’exploitation durant l’absence du dirigeant.
L’autre énorme différence avec la franchise, c’est le tiers temps mais également le fait que les adhérents sont, pour certains, copropriétaires de la holding qui détient l’ensemble de ces activités. Parmi les 3000 chefs d’entreprises du groupement, 1200 sont copropriétaires de la holding.
Pour devenir copropriétaires, il y a plusieurs conditions: Avoir exploité pendant plus de deux ans un magasin Faire son tiers temps Acheter un certain nombre minimum d’actions: 60 actions, l’action coûtant approximativement 70 000 euros et ne pas dépasser un maximum de 680 actions. Pascal Jeanney souligne le fait que quelque soit le nombre d’actions détenu par un adhérent, en assemblée générale, chaque adhérent à une seule voix.
Après validation, le candidat a droit à une formation comportant une partie théorique au siège à Bondoufle et pratique dans l’un des points de vente de l’enseigne qui intéresse le candidat et dans sa région d’origine. La formation de 4 mois permet de balayer tout ce qui est juridique, social, droit des affaires, montage financier et optimisation financière, gestion, commerce, réglementation… Au terme de ces 4 mois, le candidat a les compétences nécessaires qui lui permettent de prendre en charge sa propre affaire, dans les meilleures conditions possibles de réussite. Vient ensuite le moment de trouver un magasin. Le groupement propose à son candidat une liste de magasins à ouvrir ou à reprendre, qui correspondent en termes de valeur aux apports du futur chef d’entreprise.
Pascal Jeanney souligne également que le groupement a d’énormes besoins en recrutement. Actuellement, 10 % des chefs d’entreprise souhaitent vendre, soit 300 entreprises à reprendre. Pour choisir les emplacements des magasins, un service développement est dédié à la recherche d’emplacements et aux reprises de concurrents et le candidat, de son côté, peut également proposer un emplacement.