Recruter un franchisé n’est pas recruter un salarié. C’est la rencontre de deux entités commerciales indépendantes juridiquement et un contrat passé entre deux entreprises : celle d’un franchiseur qui veut développer un réseau et un candidat à l’entrepreneuriat qui a choisi de rejoindre une enseigne franchisée plutôt que de tenter l’aventure en solo.
Aussi faut-il que le process de recrutement soit clair. D’abord la personnalité du candidat entrepreneur, ses motivations personnelles, ses aptitudes professionnelles. Viennent ensuite son adéquation au concept et sa capacité à s’adapter aux valeurs du réseau.
Le franchiseur doit ensuite s’assurer que le candidat a l’esprit franchise/réseau et s’intègrera dans son entreprise. S’il se trompe, c’est lui qu’il pénalise mais aussi le franchisé qui lui aura fait confiance.
Les qualités et aptitudes essentielles pour devenir entrepreneur/franchisé
Vouloir être franchisé, c’est être un chef d’entreprise et cela doit s’intégrer dans un projet de vie. On entend beaucoup sur la reconversion mais choisir de se mettre à son compte par défaut (au chômage et sans perspective d’emploi) a peu de chance d’aboutir.
Cela doit un projet réfléchi, une démarche positive et volontaire et cela même si la franchise s’avère moins risquée. La franchise apporte un socle d’expériences avec un concept et une boite à outils mais c’est au franchisé de le faire fructifier. Et sans esprit d’entreprise, peu de chance de réussir.
Au-delà du projet professionnel, entreprendre est aussi un projet familial : moins de présence avec des horaires fluctuants et débordant sur la vie privée, des ressources financières moins régulières et souvent en baisse au début du moins. Tout cela doit peser dans la balance lors de la décision et faire l’unanimité au sein de la famille.
Être polyvalent et flexible : commercial, gestionnaire de stock, comptable, réparateur, recruteur etc.. Si le candidat était salarié auparavant, surtout dans une grande entreprise, il aura acquis certes un savoir-faire technique et/ou managérial mais aura profité de process bien rodés dont il ne maitrise pas forcément tous les rouages. Exemple : si le futur franchisé doit embaucher un collaborateur, il doit prendre la casquette de DRH alors qu’il était commercial. Il doit s’adapter à la situation.
De même, avoir un apport minimum est incontournable. Il n’est pas envisageable de monter une entreprise sans avoir un minimum de fonds propres – c’’est pourquoi, les franchises estiment toujours une enveloppe globale et stipule toujours un apport personnel qui permet de se projeter. Pouvoir emprunter auprès des banques est aussi important et donc ne pas être trop endetté personnellement (prêt immobilier, prêt à la consommation, etc). Le franchiseur doit pour lui et son futur franchisé s’assurer que la prise de risque est dans la norme de son réseau.
Lire aussi : Qu’est-ce qu’un bon franchisé ? Quelles qualités faut-il avoir ?
Côté franchiseur : un process de recrutement clair et précis
Il n’y a pas un profil type de franchisé pour toutes les enseignes ; un réseau naissant a besoin de franchisés ayant l’esprit aventurier et pionnier qui apporteront leur pierre à l’édifice et force de proposition pour faire évoluer le concept ou le savoir-faire. A contrario, un réseau bien établi avec des process éprouvés se tournera plutôt vers des profils cherchant un business model à suivre car rassurant et qui sauront faire vivre l’enseigne.
La présentation du réseau doit être argumentée : quelles sont les valeurs du réseau, en quoi le concept est pertinent, ce qui le différencie de la concurrence en termes de valeur ajoutée comme l’aide à l’installation ou à la recherche d’un local ou encore l’appui auprès des banques, et les projets à court ou moyen terme de l’entreprise, etc …
Savoir faire la différence entre ce qui est un critère incontournable et un critère secondaire. En fonction du concept, le profil sera plus commercial ou plus technique même si la formation initiale permet des reconversions, certaines expériences professionnelles sont indispensables. Donc prioriser la fonction principale (commerciale, technique, gestion, management etc ..). Si un candidat est issu de la grande distribution et veut ouvrir un magasin quel qu’il soit, il aura une expérience du commerce même s’il a vendu dans une autre vie de l’électroménager et veut ouvrir une boutique de vélos (sa passion). Certains candidats essaient de concilier les deux !
Ensuite, savoir communiquer : il y a le savoir-faire et le faire-savoir. Les salons professionnels permettent de rencontrer des candidats volontaires qui ont fait le déplacement pour rencontrer des franchiseurs et aiment le contact direct. Rien n’empêche de recruter sur d’autres médias (réseaux sociaux) ou sites dédiés mais là le spectre est plus large et les curieux aussi.
Une enseigne, c’est une marque à faire connaitre. Une publicité grand public saura mettre en avant la marque et attirer les candidats qui seraient tentés par l’aventure. Nombre de candidats se tournent vers une enseigne de franchise pour l’avoir vécu en tant que client.
Cela étant, le contact humain est très important car la franchise c’est un réseau de chefs d’entreprise qui seront amenés à échanger les bonnes et mauvaises expériences pour mieux rebondir et partager pour le bien de tous.