L’année 2024 a été marquée par deux dynamiques distinctes dans le secteur immobilier. Alors que le marché de l’immobilier ancien a poursuivi son déclin au cours du premier semestre, une reprise notable s’est amorcée dès l’été, avec une forte progression des volumes de vente au dernier trimestre. En conséquence, le réseau Century 21 a enregistré une légère hausse d’activité de 2,8 % de son activité sur l’année. Charles Marinakis, président de Century 21 France, décrypte les principales tendances de ce marché en mutation.
L’état du marché en 2024
Selon Charles Marinakis, le retournement du marché est principalement dû à la baisse continue des taux d’intérêt, désormais compris entre 3 % et 3,5 %, ce qui améliore le pouvoir d’achat des ménages et facilite l’accès aux prêts bancaires. De plus, l’instabilité politique ne semble pas perturber le marché, et la pierre demeure, plus que jamais, une valeur refuge pour les Français.
Ce dynamisme est également renforcé par une baisse des prix :
- – 3,8 % pour les maisons, soit des prix de 2 473 euros/m² pour les maisons
- – 0,7 % pour les appartements, soit des prix de 4 113 euros/m² pour les appartements
Depuis 2022, les maisons ont perdu 5,6 % de leur valeur, et les appartements ont diminué de 4,1 %. Le prix moyen des acquisitions a chuté de 8,1 % pour les maisons et de 6,5 % pour les appartements, indiquant que les acheteurs ont opté pour des surfaces plus petites pour devenir propriétaires.
Malgré ces baisses de prix, les délais d’achat s’allongent, atteignant 99 jours pour les maisons (+8 jours) et 97 jours pour les appartements (+6 jours), des délais records. Ce phénomène de baisse des prix est généralisé à l’ensemble du territoire. Par ailleurs, la majorité des acquisitions (66.8 %) sont désormais destinées à la résidence principale, tandis que les investissements locatifs chutent à 25.5 %, un niveau jamais atteint depuis 2018.
Les tendances par régions
À Paris, après une chute de 12,9 % des ventes en 2023, le marché s’est redressé en 2024 avec une hausse de 3 %. Cette reprise est due à une baisse des prix de 4,8 %, désormais à 9 321 euros du m².
En Île-de-France, la chute des transactions depuis 2022 s’est stabilisée. Les maisons ont augmenté de 1,7 % et les appartements de 1,1 %, malgré la poursuite de la baisse des prix :
- – 4,6 % pour les maisons (3 480 euros du m²)
- – 2,3 % pour les appartements (4 377 euros).
Depuis 2022, les maisons ont perdu 9,6 % de leur valeur, et les appartements 9,3 %.
Enfin, parmi les 12 régions observées, toutes ont connu une baisse de l’activité en 2023, allant de – 4,6 % en Bourgogne-Franche-Comté à – 21,7 % en Normandie. En 2024, seules 4 régions enregistrent une nouvelle baisse :
- – 0,4 % en Auvergne-Rhône-Alpes,
- – 1 % dans le Grand Est,
- – 4,7 % aux Pays de la Loire
- et – 12,2 % en Bretagne.
Les autres régions voient leurs ventes augmenter, de + 0,4 % dans les Hauts-de-France à + 13,8 % en Nouvelle-Aquitaine.
Les perspectives du marché pour 2025
Charles Marinakis estime que l’évolution du marché en 2025 dépendra fortement des taux d’emprunt. Selon la Banque de France, l’inflation devrait s’établir autour de 1,6 %. Si les taux se stabilisent entre 3 % et 3,25 %, le marché pourrait atteindre environ 850 000 transactions. Malgré les baisses de prix significatives observées au cours des deux dernières années, une stabilisation est attendue, offrant ainsi aux Français l’opportunité de réaliser leur rêve d’accès à la propriété.