Jean Samper : Pouvez-vous nous expliquer comment vous êtes arrivé dans la viennoiserie et la boulangerie ?
Olivier Brémard : “Avant d’intégrer la franchise La Mie Câline j’avais un bar/brasserie, j’avais un cuisinier et une serveuse à mi-temps, je ne gagnais pas très bien ma vie, c’est là que j’ai rencontré mon épouse qui ne voulait pas travailler dans ce métier. Nous avons donc cherché à nous recycler. Fin 1999, sachant qu’à part ma compétence de commerçant je n’avais pas d’autre spécialité, j’ai décidé de me tourner vers la franchise. J’ai commencé à chercher les réseaux. A l’époque il n’y avait pas Internet, je cherchais donc dans les magazines spécialisés et j’ai découvert La Mie Câline. Nous sommes allés voir André Barreteau et nous avons tout de suite accroché.”
JS : En 1999 ? Vous faites partie des pionniers du réseau ?
O.B : “Non, il y avait déjà plus de 80 franchisés. Nous avons rencontré Monsieur André Barreteau – le fondateur – à Saint-Jean-de-Monts, son épouse et sa sœur, et là nous avons immédiatement accroché avec les personnes, à ce qu’elles nous présentaient. Nous n’avons pas parlé d’argent tout de suite, nous avons parlé de nos motivations et nous avons ressenti que c’était du sérieux. Puis nous sommes allés visiter les magasins et ça nous a vraiment plu.”
JS : Donc le premier critère c’était vouloir changer de métier, le deuxième critère c’était la relation avec les fondateurs ?
O.B : “Oui c’est la façon avec laquelle nous avons été accueilli, la simplicité tout en étant professionnels.”
JS : Qu’est-ce qui vous a vraiment plu dans le concept ?
O.B : “Tout d’abord le type de clientèle. Quand les clients viennent dans une Mie Câline c’est pour se faire plaisir. Ensuite, c’est un secteur porteur, j’avais bien compris que c’était quelque chose qui allait se développer fortement. Les magasins sont aussi très beaux, la présentation et la qualité des produits, l’environnement commercial, les formules…”
JS : Qu’est-ce qui a changé dans le concept depuis ?
O.B : “Le concept a évolué mais nous avons gardé les mêmes fondamentaux, c’est-à-dire la qualité des produits et surtout le rapport qualité/prix. Il y a beaucoup de choix au niveau des formules pour les clients de midi, avec une très large gamme de produits qui répond aux attentes des clients, aussi bien les enfants que les personnes âgées et c’est toujours le cas aujourd’hui. Ce qui a changé c’est la modernité dans la manière de travailler, dans le matériel et le look mais nous avons gardé les mêmes fondamentaux.
Le financement de la rénovation a été assez facile. Nous avons été un peu aidé parce que nous avons un système d’aide avec des participations pour rénover nos façades. C’est une participation du franchiseur grâce au budget publicitaire. Ce sont nos 2 % de participation publicitaire qui ont été utilisés pour motiver et aider les franchisés à changer les façades. Une utilisation ponctuelle et intelligente.”
JS : Aujourd’hui, vous travaillez toujours en couple. Comment vous répartissez-vous les tâches ?
O.B : “Je m’occupe de la production et de l’organisation, quant à mon épouse, elle s’occupe du management, du commercial et de la vente. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. Nous employons six salariés. Nous avons démarré avec 5 salariés et aujourd’hui nous sommes 8 avec mon épouse et moi.”
JS : Quel est votre chiffre d’affaires si ce n’est pas indiscret ?
O.B : “Nous réalisons un chiffre d’affaires de 750 000 €. Nous sommes dans la moyenne du magasin type du réseau. Nous sommes implantés en centre-ville, N°1, place de la mairie, en face des banques. Il faut d’excellents emplacements. C’est une condition de la réussite.”
JS : Aujourd’hui avez-vous gardé le même avis malgré la prise de recul de Monsieur Barreteau ?
O.B : “Il est plus distant mais il est encore là. Et oui j’ai gardé la même opinion. Ce qui a changé c’est qu’il y a moins de proximité vu le nombre de magasins. Hier par exemple j’ai vu 4 franchisés qui ont 10 ans d’ancienneté que je ne connaissais pas tandis qu’avant on se connaissait tous. Mais lorsqu’on téléphone au siège on a toujours l’impression que c’est la même chose.”
JS : Quelles sont les caractéristiques et les compétences d’un bon franchisé La Mie Câline ?
O.B : “Il faut avoir l’envie de travailler déjà. Il faut aussi, mais je pense que c’est valable pour toutes les franchises, faire confiance au franchiseur, appliquer les bonnes recettes qu’il vous donne, il ne faut pas être têtu dans son coin. Il faut être très commerçant, très souriant, il faut avoir des qualités de manager mais ça on peut l’apprendre petit à petit. Lorsqu’on a intégré le réseau on ne les avait pas du tout, c’est compliqué d’être manager parce que nous n’avons aucune formation là-dessus, on peut être un peu formé par l’enseigne mais ce n’est pas toujours évident de manager une équipe.”
JS : Avez-vous le sentiment d’être écouté lorsque vous donnez un avis ?
O.B : “Oui, j’ai le sentiment d’être toujours écouté lorsque je donne un avis, qui n’est pas toujours appliqué, mais il ne faut pas non plus oublier que les franchisés sont des entrepreneurs indépendants donc c’est eux qui décident principalement des stratégies. C’est essentiel d’être écouté et d’être pris en considération. S’il y a des évolutions comme en ce mment “le tout carton”, nous sommes vraiment consultés et nous faisons partie intégrante du projet.”
JS : Seriez-vous tenté d’ouvrir un deuxième point de vente ?
O.B : “Nous avons trouvé notre équilibre. Pour un magasin qui dégage une bonne rentabilité, je peux me permettre de m’absenter, de partir en vacances… Ouvrir un deuxième magasin oui pourquoi pas à condition de rester dans la même ville parce que c’est plus compliqué. Il y en a qui réussissent très bien mais il faut des qualités de manager, il faut des magasins qui dégagent des chiffres d’affaires importants pour embaucher un directeur… Moi pour l’instant je suis bien comme ça.”