FNAC, l’agitateur culturel, veut préserver sa singularité et s’adapter aux évolutions, le challenge est délicat.
L’objectif était à l’origine de créer un groupement d’achats assurant à ses adhérents des réductions de prix sur des produits de photo, cinéma, radio ou musique. Le premier magasin a été ouvert en 1957, le rayon livres a été créé en 1974 et en 1977 les Coop deviennent le premier actionnaire. » c’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source » dit André Essel, cofondateur avec Max Théret, s’inspirant ainsi de Jean Jaurès. Pourtant on est aujourd’hui bien loin de la Fédération Nationale d’Achat des Cadres…
La FNAC appartient aujourd’hui au groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute) et tient la position de leader de la distribution de biens culturels et de loisirs. Au départ les livres étaient vendus 20 % moins cher, mais avec la Loi Lang instituant le prix unique du livre, la FNAC s’est alignée. Finalement cela a permis de prouver que le prix n’était pas l’unique raison du succès.
Aujourd’hui la FNAC veut continuer dans un contexte fortement concurrentiel à mener un combat pour la diversité et la démocratie culturelle. L’enseigne se veut indépendant de ses fournisseurs et met en avant les produits qu’elle a choisis. Même dans le domaine des nouvelles technologies, l’enseigne prône sa différence, se targuant de défricher les nouveaux concurrents et de rester précurseur dans le domaine. La FNAC comprend 108 magasins, dont 67 en France, des filiales (Fnac Junior, Eveil & Jeux, Surcouf, Fnac Service, Fnac Photo et Fnac.com) et 13 670 personnes.
Des problèmes existent puisque au fil du temps, en dix ans, la FNAC a multiplié son chiffre d’affaires par trois, doublé ses effectifs et exporté son concept… Les parts de marché revendiqués en France sont : 25 % pour les disques, 16 % pour les livres et 12 % pour les produits techniques. On remarque des faiblesses du point de vue de son organisation mais aussi dans le domaine social… Un nouveau système au service de la centralisation des achats est accusé de paupériser l’offre tandis qu’à l’international, le concept ne semble pas exportable partout. Le groupe continue néanmoins de croître même si son taux de rentabilité à régressé.
Le défi à relever est désormais de garder les valeurs de la FNAC dans un monde qui bouge. Cela signifie trouver de nouveaux relais de croissance, capter les nouvelles technologies et canaux de distribution comme le téléchargement, élargir les clientèles principalement au-delà du centre-ville en France et accentuer le développement international. La FNAC doit apprendre à piloter sa marge… Attention, il s’agit d’équilibre entre commerce et culture…
Vu dans LSA n° 1866