AC Franchise : Comment avez-vous créé ADHAP ?
Jean-Claude Perreau : Je suis infirmier et j’étais responsable syndical, je me suis rendu compte que la population ne bénéficiait plus des services dont elle avait besoin il y a une dizaine d’années. J’en ai parlé à Dominique Lery qui est gestionnaire. Nous avons monté le projet avec nos deux compétences. La loi Juppé a ouvert le secteur aux entreprises en 96, jusqu’alors il était réservé aux associations. Nous avons été les premiers sur ce marché dès 1997. Le marché a évolué aujourd’hui, il nécessite davantage de services et plus de notoriété. Nous avons décidé de créer un réseau pour assurer la pérennité de cette activité et répondre davantage aux besoins existants et nous avons choisi de nous développer en franchise.
ACF : Comment vous organisez-vous ?
JCP : On recherche d’abord des partenaires. Avec la franchise on veille à la qualité des prestations de Lille à Marseille. Actuellement nous avons 38 centres en France, nous sommes leader, nous comptons en avoir plus de soixante en 2006. Les contrats sont signés. Par rapport aux associations nous présentons l’avantage de fonctionner comme une entreprise et par exemple nous pouvons bénéficier de temps partiels choisis, en moyenne nos salariés travaillent 120 h et sont moins nombreux.
ACF : Pouvez-vous préciser l’étendue des services que vous proposez ?
JCP : Nous pouvons morceler en fonction de la vie de la personne, nous offrons une permanence téléphonique 24 h sur 24. Nos services vont de la sortie d’hospitalisation, nous assurons le relais pour la continuité des services en collaboration avec les professionnels de santé jusqu’aux repas et aux courses. Si l’on résume cela donne : l’hygiène, le lever, le coucher, le change ; les repas que nous faisons sur place en respectant les régimes ; les gardes actives avec un programme d’ergothérapie, des jeux, le ménage ; nous assurons aussi les promenades, les travaux ménagers et les courses.
ACF : Quels avantages apportez-vous aux franchisés ?
JCP : En trois ou quatre mois, il peut être opérationnel. Nous lui offrons tous les éléments pour obtenir les agréments puis pour son activité. Un animateur intervient à chaque étape de son évolution. Pour le local il n’a pas besoin de magasin, il lui suffit de 60 m2, avec une vitrine néanmoins pour que ça se voit. L’emplacement c’est 25 % de la clientèle assurée, si possible sur un axe pénétrant dans la ville. Nous voulons nous développer sur toute la France, actuellement nous allons vers le nord. Nous avons deux master franchisés l’un à Bordeaux pour l’Aquitaine et l’autre en Bretagne et Basse Normandie.
ACF : Et quels efforts demandez-vous au franchisé ADHAP ?
JCP : Il y a deux profils possible : professionnel de santé ou gestionnaire, il devra trouver son complément. Lorsque nous avons un candidat nous pouvons l’aider à recruter la personne qui apportera la compétence qu’il n’a pas. Dans un centre il y a au moins trois personnes : la troisième est sur le terrain et réalise les interventions. Mais il faut imaginer une création d’entreprise avec une soixantaine de salariés en moyenne. L’apport personnel est constitué d’un droit d’entrée de 25 000 €, 30 000 € en propre, pour un investissement total de 70 000 € la première année comprenant les travaux, les frais, la formation et le fonds de roulement pour les six premiers mois. L’important est d’avoir affaire à des personnes tournées vers les autres, ce métier est exigeant et nécessite aussi d’être un bon manager.