Dans un article du 6 novembre 2014, à quelques heures de l’intervention de François Hollande sur TF1, L’Express relayait la demande de Jean-Claude Bourrelier, fondateur et PDG de la franchise Bricorama, Président de donner un nouveau souffle à l’apprentissage en France. Son souhait : arrêter d’opposer le monde du travail et les études.
415 000 apprentis seulement en 2013
Alors que le président de la République, s’apprêtait à parler aux Français par voie télévisée, le 6 novembre 2014, le PDG de Bricorama, Jean-Claude Bourrelier souhaitait revenir sur ce qu’il nomme un « angle mort » en France : L’apprentissage. Selon lui, « au delà du consensus politique et économique depuis des années, rien n’avance ». Pour preuve : le pays ne comptait en 2013 que 415 000 apprentis en 2013, soit 4% seulement des jeunes en étude scolaire, quand il en comptait 10% en Allemagne. Leur nombre a en plus diminué à la rentrée 2014 avec un chiffre bien loin des 800 000 apprentis promis pour 2015.
Selon lui, la récente décision d’accorder 1000 euros pour chaque apprenti embauché par une entreprise de moins de 250 salariés ne changera pas la donne. Il insiste sur la nécessité, aujourd’hui, de véritablement changer les mentalités et d’arrêter de mépriser les formations pratiques et fonctionnelles, en opposition aux « études intellectuelles, considérées comme nobles même sans débouchés ». Selon lui, il persiste en France un fossé énorme entre les études abstraites et abstraites, obligeant les enfants à choisir de devenir soit manuel soit intellectuel.
Le combat d’un ancien apprenti-charcutier
Pour le PDG de Bricorama, il y a pourtant «autant de noblesse et de savoir-faire chez un charcutier qui aime et fait bien son métier, qu’au sein d’un amphithéâtre de littérature ». Et de raconter son histoire : celle d’un ancien apprenti-charcutier qui a commencé à travailler à l’âge de 14 ans, et qui, pendant longtemps, a eu « honte d’évoquer ces études, face à tous ceux qui en préambule de réunions, faisaient la longue litanie de leurs diplômes ».
Il dit aujourd’hui avoir eu tort d’avoir honte, son expérience lui ayant apporté « l’exigence du travail bien fait, la volonté qui permet de se dépasser, et que seul le travail permet d’impulser – qu’il soit manuel ou intellectuel ». Aujourd’hui, il s’attache donc à réconcilier, marier même, les deux univers, affirmant que tous – lycéens, collégiens, étudiants – devraient « avoir fait au moins une expérience chez un artisan, dans une PME, ou dans une ETI, comme cela existe déjà en Angleterre pour les adolescents ». Par ailleurs, il prône plus d’égalité dans le système, proposant de donner aux jeunes en alternance « la totalité de leur rémunération : aucune charge, aucune taxe, aucun impôt payé ou prélevé sur leurs gains ».