Un premier critère est la taille de l’agglomération concernée. Ce critère joue plus ou moins selon la nature du commerce projeté. Ainsi, que ce soit dans une ville de 40.000 habitants ou dans une ville de 100.000 habitants, la création d’une armurerie, commerce très spécialisé, touchera une clientèle potentielle étendue à toute la cité. A l’inverse, une supérette de 400 m² touchera toute une ville de 4.000 habitants mais seulement un vaste quartier dans une ville de 40.000 habitants.
Vérifiez les caractéristiques du lieu de l’implantation. On considère qu’il y a une zone primaire de chalandise, celle où les clients potentiels ne mettent pas plus de trois minutes à pieds ou en voiture pour venir à la boutique et une deuxième zone, où le temps de parcours ne dépasse pas dix minutes. On se déplace à pied pour certains achats de proximité mais en voiture pour des achats plus impliquants.
Il faut adapter ces notions : dans une zone péri-urbaine constituée de grands ensembles sans commerces en rez-de-chaussée avec de vastes espaces entre les immeubles, le temps de parcours est différent que celui d’un quartier composé de maisons de rue avec écoles, médecins et commerces de proximité. De même, selon qu’il s’agit ou non d’un commerce de première nécessité, le temps de déplacement jouera différemment. Une fois que l’on a tracé, sur un plan, un cercle autour du local représentant la distance de 3 minutes à pieds ou en voiture pour y venir, il faut, en fonction des lieux (artères, pâtés de maison, flux des passants, etc.), déformer ce cercle pour en faire un polygone irrégulier qui reflètera la zone de chalandise potentielle.
Intéressez-vous à l’ existence d’un pôle d’attractivité. Un lieu particulièrement animé, un centre historique ou une enseigne phare, peut influer sur le dessin de la zone de chalandise. La signalisation qu’il sera possible ou non d’installer est à prendre en considération. Mais sachez qu’une avenue dangereuse à traverser entre une enseigne phare et la boutique convoitée, avec un passage pour piétons éloigné de plus de 15 mètres, peut faire perdre totalement le bénéfice de la présence de cette enseigne.
Vous devez vous pencher également sur l’emplacement des concurrents. Ceux-ci ne sont pas nécessairement nuisibles surtout si l’on ne vend pas de la même façon. De plus, la volonté chez les clients potentiels de vouloir comparer les offres permet à deux concurrents voisins d’augmenter leur attraction sur une zone de chalandise plus étendue.
Vous devez aussi être conscient des infrastructures existantes, favorables ou faisant obstacle, elles conditionnent la fréquentation du lieu et la déambulation des passants… Cela permet de constater le flux naturel des chalands. Chacun dans ses déplacements cherche la facilité : chemin le plus court, possibilité de se garer facilement, de trouver un moyen de transport à proximité, mais aussi l’agrément : marcher du côté de la rue ensoleillé, la commodité : accès à un grand magasin, etc. Ce flux s’établit donc dans un quartier en fonction de la configuration des lieux, des centres de vie présents et des différentes offres commerciales.
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Dominique Deslandes