Pierrick De Ronne, président de Biocoop, explique comment sa coopérative a toujours été un acteur militant de la bio et de l’économie sociale et solidaire et comment elle peut apporter des solutions aux problématiques soulevées par la récente pandémie.
La coopération essentielle pour un meilleur « monde d’après » !
Pour Pierrick De Ronne, les valeurs que Biocoop promeut depuis 35 ans, à savoir la bio, la relocalisation, le local, le lien avec son alimentation d’un point de vue qualité, mais aussi social et sociétal… est aujourd’hui au cœur des préoccupations.
Le modèle coopératif multi-acteurs sur lequel se base le développement de Biocoop est essentiel pour répondre à des problématiques complexes, par exemple comment allier écologie et social.
« Il va bien falloir que tout le monde échange à court terme avec ses parties prenantes, les intérêts divergents, etc. pour construire le moyen et le long terme.
Là, Biocoop est un beau laboratoire avec ses groupements de producteurs, ses salariés, ses consommateurs, ses magasins, unis pour développer l’agriculture bio dans une logique de commerce équitable, donc de collectif et de coopératif », explique-t-il.
La crise va-t-elle avoir des conséquences sur le modèle Biocoop ?
« Je ne pense pas que la crise ait fait émerger un nouveau mode de société ; elle ne fait qu’amplifier un mouvement qui existe, tourné vers le local, la bio, les circuits courts, les justes rémunérations du travail des producteurs. Je ne suis pas certain que nous assisterons à un changement structurel global, mais je pense que nous pouvons avoir confiance dans le modèle que nous défendons depuis l’origine », explique le président de Biocoop.
D’ailleurs, durant la crise, bon nombre de consommateurs se sont rendus dans les magasins du réseau et de plus en plus d’entre eux croient aux engagements de la coopérative.
« Deux notions s’ancrent fortement dans la société : le caractère politique et citoyen de l’acte d’achat, car les gens se disent désormais qu’ils peuvent changer les choses par leur consommation, et la volonté de consommer moins, mais mieux, ce qui est complètement le projet de Biocoop ».
Commet serait le monde de demain selon Biocoop ?
Il est vrai que le label bio est aujourd’hui reconnu, mais il y a encore du travail à faire pour une bio locale, paysanne, solidaire.
Face à un commerce alimentaire agressif, marqué par une forte concurrence jouant notamment sur les prix bas, il faut, selon Pierrick De Ronne, se focaliser sur la coopération avec les agriculteurs et sur le prix juste.
Biocoop devra donc trouver de nouvelles alliances, s’ouvrir, se coordonner avec le monde de l’entreprenariat social, dont le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves) qui souhaite être le pendant social du Medef.
« La nouvelle utopie, c’est de concilier le développement de Biocoop avec un projet qui défende le moins mais mieux, donc une forme de décroissance, le lien social, la qualité des produits, le bien-être au travail… Un projet vecteur de richesses, pas seulement économiques », conclut le président de Biocoop.