Les thèmes abordés par ce diagnostic sont les problèmes actuels de la filière :
la question du prix, les comportements changeants du consommateur, l’existence du bon produit et les conditions d’une reprise de la consommation.
Les professionnels du meuble communiquent principalement sur le prix depuis plusieurs décennies et ont été rattrapés, dépassés, par le discount. Ainsi remarque-t-on le développement des enseignes en » aire » : Le Faillitaire, l’Inventaire, Le Destockaire, le Négociataire… Ces concepts sont fondés sur l’opportunisme et la nécessité de déstocker de certains industriels. On propose le prix le plus bas , mais le consommateur n’attend-il vraiment que cela ? Si l’on adopte une politique d’innovation et qu’on la valorise auprès du consommateur, cela permet de revoir les tarifs. Aujourd’hui le consommateur est à la recherche d’une solution d’aménagement de son intérieur et de son confort. Ce focus des prix bas n’est pas le reflet de l’ensemble de la consommation. Les enseignes qui se positionnent actuellement sur les gammes moyennes et offrent un vrai service vont croître.
Le consommateur est difficile à cerner. Il achète des revues de décoration mais diffère ses achats de mobilier au profit de la vidéo ou des voyages. Aussi les concepts de distribution qui se ruent sur une logique d’équipement de la maison, sur le lourd ou l’investissement à long terme avec une vision traditionnelle du métier ont un peu de plomb dans l’aile. Alors que ceux qui globalisent leur offre indépendamment du meuble en amenant tous les éléments qui vont autour ont tendance à réussir.
Autre paradoxe le boom immobilier ne profite pas au meuble. Un frein à l’achat de meuble est lié à la structure même de la distribution et à l’absence de l’offre meuble dans les centres villes. Et même si certaines enseignes ont fait de vrais efforts pour créer des ambiances, le consommateur reste frileux, il est toujours possible de reporter l’achat d’un meuble. On ne sait pas encore stimuler le déclencheur de la décision du client. On peut se poser simplement la question du bon produit. Le secteur a-t-il suffisamment de capacité à innover ? Non seulement il faut faire rêver mais aussi il est nécessaire d’apporter tous les services attendus. Les meubles doivent innover suivant les fonctionnalités nouvelles souhaitées. Il existe un réel décalage entre ces attentes, la démarche du design qui pénètre l’entreprise et ce que l’on trouve dans les magasins. En plus les français sont demandeurs de modernité et l’offre reste très classique. Aujourd’hui on peut facilement associer du meuble traditionnel et du design. Sur ce point les magasins doivent revoir leur mise en scène.
Voir aussi nos deux autres articles : comment relancer le marché du meuble et les remèdes envisagés.
Vu dans Market – N° 458 décembre janvier 06