Dans le secteur de la franchise, les droits d’entrée et les royalties constituent les piliers financiers d’un réseau performants. Ces deux contributions, versées par les franchisés au franchiseur, sont indispensables au bon fonctionnement, à la structuration et à la croissance de tout concept franchisé. Sans elles, il serait difficile pour une enseigne de soutenir son développement, d’offrir un accompagnement de qualité à ses partenaires ou encore d’innover pour rester compétitive.
Il est donc primordial, pour tout candidat à la franchise, de comprendre à quoi correspondent concrètement ces contributions, ce qu’elles financent, et pourquoi leur existence est essentielle à la solidité d’un réseau.

Les droits d’entrée : une contribution à la valeur du concept
Les droits d’entrée, aussi appelés « redevances initiales forfaitaires« , sont généralement versés une seule fois au démarrage du contrat de franchise. Leur montant peut varier fortement d’une enseigne à l’autre, en fonction de la notoriété de la marque, de la complexité du concept, des services inclus ou encore du secteur d’activité concerné.
Ces droits permettent avant tout d’accéder à un savoir-faire prouvé et à une marque établie. Ils couvrent les investissements effectués par le franchiseur pour développer, tester et valider son concept. La création d’unités pilotes, les ajustements du modèle, les premiers outils opérationnels et les tests terrain représentent des années de travail en amont, que le franchiseur met à disposition du futur franchisé.
Dès son entrée dans le réseau, le franchisé bénéficie d’un package de services comprenant souvent une formation initiale, une aide à la recherche de local, un accompagnement à l’ouverture, des outils de communication, des manuels opérationnels, etc. Tous ces éléments sont financés, en partie, par les droits d’entrée.
Enfin, ces droits participent également au déploiement du réseau. Dans les premières phases de croissance, un réseau de franchise est rarement rentable. Il doit financer le recrutement de ses premiers franchisés, embaucher des ressources pour les accompagner, investir en communication nationale et préparer la structuration du siège. À ce stade, les droits d’entrée sont donc une ressource essentielle pour soutenir cet élan.
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Les royalties : une contribution au fonctionnement quotidien
Une fois le contrat de franchise signé, le franchisé s’acquitte ensuite de
royalties, c’est-à-dire de
redevances périodiques (souvent mensuelles) destinées à
financer l’accompagnement continu fourni par le franchiseur. Ces redevances peuvent être calculées sous forme de pourcentage du chiffre d’affaires HT (le cas le plus fréquent), ou bien prendre la forme d’un forfait fixe.
Elles permettent notamment de financer l’animation réseau, les visites de terrain par les animateurs, la formation continue, l’actualisation des outils métiers, l’amélioration du concept ou encore la gestion de la centrale d’achats, si elle existe. Ces royalties garantissent que le franchiseur conserve les moyens humains et techniques pour épauler efficacement ses franchisés.
Dans certains secteurs, les royalties peuvent aussi être indexées sur des paramètres propres à l’activité. Par exemple, dans les franchises de bronzage ou de fitness, les redevances peuvent être liées au nombre d’appareils ou de cabines exploitées. Cette approche vise une plus grande équité entre franchisés aux profils variés.
Un investissement pour l’innovation et la compétitivité
L’objectif d’un réseau de franchise n’est pas uniquement de reproduire un modèle figé, mais bien de le faire évoluer en permanence. Le franchiseur doit investir pour rester pertinent, anticiper les tendances de marché et proposer des innovations aux franchisés. C’est là que les royalties jouent un rôle essentiel.
Prenons l’exemple d’une enseigne de restauration : le développement de nouvelles recettes, la mise en place de solutions digitales pour les commandes, la gestion des livraisons ou encore la refonte des outils de gestion interne sont autant d’initiatives qui requièrent du temps, des compétences et des investissements. Ce sont les royalties qui permettent au franchiseur de financer ces projets, au bénéfice direct des franchisés.
Dans tous les secteurs, cette logique est la même : les royalties ne sont pas une charge, mais un levier pour la performance et la modernisation continue du réseau.
Transparence et vigilance : les bons réflexes à avoir
Il peut être tentant, pour un candidat à la franchise, de se tourner vers une enseigne affichant des droits d’entrée très faibles ou l’absence de royalties. Pourtant, il convient de faire preuve de prudence. Ces « faux bons plans » cachent souvent une autre forme de rémunération pour le franchiseur, comme des marges importantes sur les produits imposés ou des frais cachés.
Il est donc essentiel de poser les bonnes questions : comment le franchiseur finance-t-il son accompagnement ? Quelle est la structure du siège ? Quelles prestations sont comprises dans les droits d’entrée ? Comment les royalties sont-elles calculées et réparties ? Autant de points qui doivent être clarifiés avant la signature du contrat.
La transparence doit être totale entre franchiseur et franchisé. Cette exigence est d’ailleurs encadrée en France par la loi Doubin, qui impose
la remise d’un document d’information précontractuel (DIP) au moins 20 jours avant la signature d’un contrat de franchise. Ce document doit détailler notamment les coûts à prévoir, la santé financière du réseau et les perspectives de développement.
Un modèle d’échange gagnant-gagnant
Les droits d’entrée et les royalties ne sont pas des coûts superflus : ce sont des leviers indispensables pour bâtir une relation équilibrée entre franchiseur et franchisé. Ils garantissent le financement de la transmission du savoir-faire, l’accompagnement sur le terrain, l’amélioration continue du concept et la pérennité de la marque.
Dans un modèle de franchise bien conçu, ces contributions s’inscrivent dans une logique de performance collective. Mieux le franchiseur est structuré, innovant et impliqué, plus ses franchisés sont à même de réussir. Comprendre la finalité des droits d’entrée et des royalties, c’est donc poser les bases d’un partenariat gagnant-gagnant, à la fois transparent, durable et créateur de valeur.