Le partage des biens serait une réponse à la crise tout en prônant une société plus responsable de l’environnement. Louer plutôt que posséder les objets : une demande citoyenne mais aussi et surtout une réponse à un pouvoir d’achat en berne : prolonger la durée de vie des produits manufacturés et échanger des services, ces pratiques ont toujours existé. Elles changent d’échelle et deviennent un nouveau gisement pour l’économie.
Aujourd’hui, bon nombre d’objets sont sous-employés sans parler de ceux qui sont jetés alors qu’ils fonctionnent encore. Internet et l’évolution des nouvelles technologies ont évidemment boosté ce nouveau mode de consommation et favoriser l’implantation d’ un nouveau business model.
Achat, revente, troc, location entre particuliers : des pratiques devenues presque courantes
Comment s’acheter un nouveau smartphone quand les moyens sont limités ou comment avoir le dernier sorti sans jeter l’ancien. Sur le marché de la revente de produits d’occasion,les franchises se sont implantées telle Easy Cash ou Cash Converters fondée en Australie en 1984 et présente dans 29 pays européens.
Les secteurs du service sont aussi concernés avec le co-voiturage, la location de voiture de particulier à particulier, l’auto partage, la location d’appartement, etc :. Qui aurait prêté sa voiture à un inconnu ou sa tondeuse il y a 10 ans, peu de personne tant la notion de possession l’emportait sur le partage ajouté à un mode de fonctionnement inexistant. Cela se faisait entre voisin, aujourd’hui cela peut se faire d’un bout à l’autre de la France. avec l’avènement du web et de plate-forme dédiées, c’est une nouvelle économie qui se développe dont une partie qui change de main (passant de professionnels à particulier)
Le marché mondial de l’économie de partage pourrait atteindre près de 270 milliards d’euros d’ici à 2025, contre 12 milliards aujourd’hui selon le cabinet PwC,. C’est un Français sur deux qui y ont eu recours cette année d’après une étude du Crédoc. Qui constate que la part des produits électroménagers achetés d’occasion est passée de 2,8% à 5,5% entre 2006 et 2011, celle des meubles de 8,2% à 10,1%, celle des produits audiovisuels de 3,2% à 4,5%, et celle des produits de jardinage-bricolage de 3,3% à 4,4%. L’économie de partage a émergé de la rencontre de plusieurs tendances de fond via les nouvelles technologies et de la baisse du pouvoir d’achat en général : la préoccupation écologique arrive en second plan.
De la recherche de la bonne affaire au crowdfunding
Les Français font de l’économie partagés sans le savoir. D’après un sondage de l’institut national de la consommation, 40% des personnes interrogées disent avoir entendu parler de l’économie collaborative alors que 73% disent consulter régulièrement le site Leboncoin.
Tous les secteurs sont concernés : l’alimentation (direct du producteur au consommateur) avec laruchequiditoui, location d’objets du quotidien avec zilok ou de vêtements avec videdressing, prêt d’objets culturels, de services et de financements de projets avec le crowdfunding ou financement participatif qui permet de faire aboutir des projets d’entreprise sans l’aide des acteurs traditionnels du financement donc les banques. Cela va du simple don au financement participatif en passant par le don en contrepartie (Kisskissbank).
Une nouvelle société de consommation émerge avec une dimension économique, sociale et environnementale. Quel équilibre entre ces éléments ? et que deviennent les acteurs de l’économie (grandes entreprises, banques) dans cette évolution ? Ils devront s’intégrer dans le processus afin de proposer des alternatives de consommation qui restent encore à inventer.