Si l’on devait résumer le concept de franchise en seulement quelques mots, nous dirons sûrement qu’il s’agit là d’un accord commercial entre deux entités : un franchiseur et un franchisé.
Ce système de franchise, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a vu le jour au 19e siècle par le biais entre autres d’enseignes comme Singer ou Phildar. Le modèle de franchise s’est ensuite largement répandu, pour répondre aux besoins de chaque entreprise désireuse de développer son réseau.
Selon les derniers chiffres publiés par la Fédération française de la franchise, on recense en 2023 environ 2 035 réseaux de franchise et 92 132 points de vente, pour un CA avoisinant les 88,49 milliards d’euros ! Un joli succès, en somme ! Mode de fonctionnement, spécificités, obligations… concrètement « c’est quoi une franchise » ? Regardons cela de plus près !
C’est quoi une franchise : comprendre la base de la relation commerciale
La franchise est un mode de collaboration entre deux entreprises indépendantes juridiquement et financièrement : le franchiseur, également appelé tête de réseau, et le franchisé.
Les franchiseurs
Un franchiseur est un chef d’entreprise qui, dans un secteur d’activité donné, est parvenu à créer un véritable savoir-faire, qu’il souhaite dupliquer à plus ou moins grande échelle.
Pour asseoir son développement commercial, il peut s’appuyer sur un réseau de partenaires indépendants que sont les franchisés, en mettant à leur disposition :
- son enseigne ;
- ses méthodes de travail ;
- ses produits et services ;
- son image de marque ;
- une formation initiale ;
- une assistance technique et marketing ;
- etc.
S’il n’y paraît peut-être pas, le rôle du franchiseur est en vérité capital. De la sélection des candidats à la franchise dépendra en effet en grande partie son succès. Oui, car franchiser les mauvaises personnes pourrait s’avérer dommageable. S’ils n’adhèrent pas à son concept ou s’ils manquent d’expérience, ses futurs partenaires pourraient ne pas appliquer les standards de qualité attendus. Pire, ils pourraient nuire à l’image de la marque !
Les enseignes franchisées
Une entreprise franchisée est elle aussi une structure indépendante qui, par le biais d’un contrat, va pouvoir profiter des avantages cités précédemment. En contrepartie de l’utilisation de la marque, de la notoriété, d’un concept éprouvé… le franchisé devra s’acquitter de certaines choses :
- paiement d’un droit d’entrée (principale contrepartie financière) ;
- paiement de redevances ;
- paiement de royalties ;
- respect des process ;
- etc.
Ouvrir un magasin en franchise permet ainsi au franchisé de démarrer son activité avec un certain nombre d’atouts, tout en conservant un minimum d’autonomie dans ses décisions. Un franchisé reste en effet responsable de la gestion de son entreprise et de sa rentabilité.
Si le rôle du franchiseur est important, celui du futur franchisé ne l’est pas moins. Il est primordial pour lui de bien choisir sa franchise, au risque sinon d’y perdre beaucoup.
C’est quoi une franchise : les fondamentaux
La franchise repose sur une étroite collaboration entre deux entités, distinctes et indépendantes, que sont le franchiseur et le franchisé. Pour que leur mise en relation aboutisse à la plus belle des réussites, chacune d’elles est tenue de respecter des règles.
La notion de réitération du succès
Dans le cadre d’un contrat de franchise, le concept mis à disposition du franchiseur au franchisé est réputé rentable. Il doit avoir été préalablement testé via une unité pilote. L’activité clé en main fournie par le franchiseur doit donc s’inscrire dans la réitération d’un succès.
La mise à disposition des signes de ralliement de la clientèle
Avec la signature d’un contrat de franchise, le franchiseur garantit au franchisé la jouissance de signes de ralliement de la clientèle :
- nom de marque ;
- concept architectural ;
- identité visuelle ;
- etc.
Ces signes distinctifs sont mis à disposition sur un territoire donné (exclusivité territoriale) et doivent être utilisés selon les prescriptions du franchiseur. Celui-ci devra d’ailleurs s’assurer, une fois le contrat terminé, de la non-utilisation des signes de ralliement de la clientèle par l’ancien franchisé.
Le savoir-faire
Ce terme répertorie l’ensemble des méthodes (commerciales, techniques, logistiques, informatiques, de gestion…), testées lors de la phase pilote, et finalement approuvées. Le savoir-faire est transmis à toute personne apte à intégrer le réseau lors de sa formation initiale. Selon le code de déontologie de la franchise, il doit être :
- secret : c’est-à-dire difficilement accessible par une personne extérieure au réseau ;
- substantiel : c’est-à-dire procurer un avantage concurrentiel, pour le franchisé et le consommateur ;
- identifié : c’est-à-dire consigné par écrit dans un manuel opératoire interne.
Le franchiseur en contrôle l’application et le respect par ses franchisés. Au fil du temps, le savoir-faire peut être amené à évoluer. Les franchisés sont contractuellement tenus à ne jamais divulguer quoi que ce soit à ce sujet.
L’assistance technique et commerciale
Avant et pendant toute la durée du contrat, le franchiseur s’engage à accompagner pleinement chaque franchisé. Cela peut aussi bien concerner le montage du projet (étude de marché, business plan, budget prévisionnel…), l’ouverture du point de vente que des visites régulières après ouverture. La mutualisation des services profite à tous les franchisés.
La signature du contrat en considération de la personne (intuitu personae)
Chaque contrat de franchise est signé en considération de la personne. En d’autres termes, cela signifie que le franchisé est choisi pour ce qu’il est. Si le franchisé décide de vendre son affaire, il doit préalablement obtenir de son franchiseur l’agrément de son repreneur. Un nouveau contrat est alors signé avec ce dernier.
Les différents types de franchises
La franchise est une façon d’entreprendre qui peut être organisée selon différents critères. Mieux vaut comprendre les tenants et les aboutissants de chaque type de franchise avant de créer son entreprise :
- la franchise de distribution : le franchisé exploite un point de vente dans lequel il vend des produits sous la
bannière du franchiseur. C’est une piste envisageable si l’on veut ouvrir une boutique de prêt-à-porter ; - la franchise de fabrication : comme dans une boulangerie, le franchisé fabrique des produits selon des méthodes ou
recettes fournies ; - la franchise de service : comme l’appellation le sous-entend, le franchisé propose cette fois des services. C’est le
cas par exemple d’une agence immobilière ; - la franchise de licence de marque : ici, le franchisé loue l’utilisation d’une marque protégée par une enseigne sur un
territoire donné. Il n’a aucune garantie d’assistance commerciale ou technique, qui reste dans ce cadre au bon vouloir
du concédant ; - la franchise de commerce associé : autrement nommée franchise participative ou coopérative de commerçants, cette forme
de franchise fonctionne sur la base des mêmes avantages et contreparties. La différence principale réside dans le fait
que les franchisés sont également actionnaires et qu’ils participent activement aux décisions stratégiques et
commerciales ; - la franchise de master franchise : le franchisé prend en charge le développement du réseau sur un territoire donné.
C’est lui qui recrute et forme les entrepreneurs désireux de rejoindre le réseau ; - la microfranchise : destinée à une activité plus modeste, elle s’inscrit globalement sur le même modèle que la
franchise classique. Elle permet toutefois au franchisé de bénéficier d’un statut juridique simplifié et d’un droit
d’entrée réduit.
Devenir franchisé ne s’improvise pas. Avant de créer une entreprise en franchise, il convient en effet de vérifier l’adéquation entre le projet envisagé à son profil d’entrepreneur.
Lire aussi : Micro franchise : définition, avantages et opportunités !
Le secteur de la franchise : un monde de tous les possibles
Souvent résumée par l’expression « gagnant-gagnant », de par l’intérêt réciproque des deux parties prenantes, la franchise est un modèle qui attire de nombreux entrepreneurs.
En 2023, elle a su séduire dans des secteurs d’activité variés :
- franchise alimentaire : 18 029 franchises (supermarchés, supérettes…) ;
- franchise auto : 10 243 franchises (loueur, garagiste…) ;
- franchise équipement de la personne : 10 232 franchises ;
- franchise services à la personne : 10 070 franchises ;
- franchise commerces divers : 8 437 franchises (prêt-à-porter…) ;
- franchise restauration rapide : 8 081 franchises ;
- etc.
Lire aussi : Franchisé – franchiseur : une relation gagnant-gagnant ?
Finalement, c’est quoi la franchise ? En substance, c’est un modèle d’affaires structuré permettant à un franchiseur de dupliquer son savoir-faire grâce à des partenaires franchisés rigoureusement sélectionnés. En échange d’obligation financières et opérationnelles, ceux-ci profitent de la notoriété de la marque et d’un système bien rôdé.
Cette approche, ajustable à de nombreuses activités, continue de séduire de nombreuses personnes en questionnement pour une création d’entreprise. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes. Depuis 2005, ils n’ont eu de cesse d’augmenter, qu’il s’agisse du nombre de réseaux de franchise, de points de vente ou du chiffre d’affaires généré par le secteur !