Il est bon de savoir comment des journalistes non spécialisés en franchise mais travaillant dans des journaux sérieux parlent de la franchise. Voici ce que le Monde en disait cet été 2004 :
Où sont passés les boulangers ? Plus une rue sans sa Brioche Dorée, sa Mie Câline, son Paul, son Epi Gaulois, son Fournil de Pierre ou sa Maison des Pains.
Ces chaînes, qui vendent des viennoiseries, des pains, des pâtisseries et des sandwichs, ne cessent de se multiplier. La Mie Câline prévoit d’ouvrir dix nouveaux magasins d’ici à juin, la Brioche Dorée (groupe Le Duff) veut en installer plus de 250 dans les cinq ans, comme la chaîne Paul, qui table sur 200 ouvertures sur la même période. La raison ? La franchise accélère leur développement.
Ce système, qui associe un entrepreneur propriétaire d’un concept commercial à un autre qui préfère s’adosser à une enseigne connue pour créer sa propre entreprise, concourt à l’uniformisation des commerces. La France est le premier pays d’Europe en nombre de magasins sous franchise, avec 34 745 points de vente franchisés et un chiffre d’affaires de 34,12 milliards d’euros en 2003.
Après l’habillement, le lavage de voiture, les salons de coiffure et la location vidéo, les chaînes de boulangerie sont en forte croissance. Le principe garantit un niveau de chiffre d’affaires au commerçant (636 000 euros pour une Mie Câline par exemple, contre 250 000 euros pour un magasin Yves Rocher) et le fonctionnement est simple. L’enseigne ne recherche pas spécialement de boulangers ; il demande en revanche au franchisé de mettre la main à la pâte. Ainsi, ce dernier commande et reçoit les produits industriels congelés que lui livre le propriétaire du concept. Il ne reste, ensuite, qu’à cuire et à vendre.
Les candidats affluent. Ils sont anciens restaurateurs ou cadres de la grande distribution cherchant « un nouveau sens à -leur- vie », dit-on chez Brioche Dorée. Il y a aussi d’anciens commerçant indépendants ayant tourné casaque. « Il y a dix ans, quand on présentait le système et qu’un commerçant était dans la salle, il nous lynchait. Aujourd’hui 50 % des franchisés sont des anciens commerçants indépendants », dit Carol Chopra, déléguée générale de la Fédération française de la franchise.
Si, tous secteurs confondus, les réseaux organisés de commerces ne représentent encore que 8 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du commerce français, les 756 réseaux ont encore multiplié par deux leur poids entre 2002 et 2003.
De Florence Amalou , Le Monde