Des professionnels se sont interrogés et ont émis des suggestions. La confrontation des différentes opinions et des expériences permet d’envisager des pistes.
D’abord il semble qu’il faille changer l’image du meuble. Celui-ci avait une valeur de patrimoine pour les seniors, il est devenu synonyme de vide-greniers pour les plus jeunes. Mais, à part pour quelques passionnés, il est rarement associé à la notion de plaisir. Or le meuble peut évoquer des idées d’évasion ou de glamour. Il s’agit d’un produit durable et utile, mais il faut susciter des envies de renouvellement, cela peut être dans le domaine des technologies ou de la relaxation aussi par exemple.
Désormais il apparaît important de raisonner en termes de cadre de vie, présenter des décors de vie que le consommateur puisse avoir envie de s’approprier. Les magasins doivent être plus grands pour exprimer la diversité et la créativité françaises, surtout pour le moyen de gamme. Ils sont trop souvent situés en périphérie des villes, dans un environnement peu valorisant. De ce fait ils attirent une clientèle entrée de gamme. Il pourrait être intéressant d’imaginer des concepts proches du centre commercial à ciel ouvert. Le haut de gamme pouvant retourner vers le centre ville.
Une fois sur le lieu de vente, le client doit être bien conseillé et bien informé. Ce qui va faire la différence c’est la compréhension par le vendeur de la demande du client. Pourtant certains voudraient plutôt étoffer le contenu des étiquettes. Il est vrai que le manque de transparence peut constituer un frein à l’achat par exemple pour tout ce qui concerne le lieu de fabrication, la provenance des matériaux, il semble urgent de créer un descriptif commun à la profession. Cela permet aussi de rendre le client plus autonome sur le lieu de vente, en fait ce raisonnement vaut surtout pour l’entrée de gamme.
Le meuble par ailleurs est généralement considéré aujourd’hui comme un produit de consommation courante, mais son taux de renouvellement est faible. Il faudrait instaurer un réflexe de renouvellement du premier équipement plus tôt et donner au meuble une valeur d’augmentation de qualité de vie, d’ordre psychologique ou social. Le panier moyen français est le plus faible d’Europe. C’est manifestement la fréquence d’achat qui est insuffisante. Nous devons redonner l’envie de se promener dans les boutiques, au bout de trois passages le client a fatalement un coup de cur.
Le design est ce qui matérialise le plus le changement et la modernité. C’est une piste intéressante mais pas la seule. Le design doit être un moteur conceptuel, par exemple des innovations importantes sont attendues dans le domaine du siège puis qu’avec les nouvelles technologies nous allons passer plus de temps assis. Il y a un marché fantastique. Mais
l’information doit circuler entre fabricants et distributeurs afin de mettre le produit en accord avec les souhaits des clients.
Voir aussi nos deux autres articles demain et après demain: bilan diagnostic avec les professionnels du meuble et comment relancer le marché du meuble.
Vu dans Market – N° 458 décembre janvier 06