Le monde du salariat n’est pas celui de la franchise. Un franchiseur résume ainsi le candidat idéal : ni assisté perpétuel, ni électron libre, il concilie performance individuelle et implication dans le réseau. Quelques précisions…
Eliminons d’abord les caractéristiques personnelles qui fâchent. Le candidat à la franchise ne peut être ni cupide, ni égocentrique. On ne le supporte pas non plus assisté, ni paresseux car il ne devra pas compter ses heures. Enfin les franchises n’aiment pas le Monsieur-je-sais-tout, personnage outrecuidant, qui fait la leçon au franchiseur ; pire encore peut-être, celui qui a choisi la franchise par défaut, faute d’autre projet qui tienne la route.
Quant au bon candidat, son âge n’a pas d’importance. Les franchises apprécient autant l’enthousiasme de la jeunesse que l’expérience professionnelle convaincante. La dernière enquête de la FFF (Fédération Française de Franchise) commandée en collaboration avec le groupe Banque Populaire montre que les 35-49 ans représentent 55 % des membres des réseaux, 29 % ont plus de 50 ans. On assiste d’ailleurs à une sorte de glissement vers des candidats à la fois dotés d’expériences managériales et solvables.
Pourtant ces candidats plus âgés auront à faire preuve de souplesse et à montrer leur réactivité dans le montage de projet. Les candidats plus jeunes sont réputés plus dynamiques, ouverts aux nouvelles technologies et gardent vraiment toutes leurs chances. Les formations proposées par le réseau compenseront les lacunes des uns et des autres. Aux yeux des franchiseurs, les diplômes ne sont pas déterminants, 28 % seulement des franchisés possèdent un bac + 3 ou plus. Sauf pour certains métiers spécifiques, il est rare qu’un diplôme soit exigé pour devenir franchisé. Souvent un candidat ayant fait des études courtes est plus audacieux, tandis que celui qui a prolongé sa formation initiale est plus souvent impressionné par les difficultés qu’il rencontre.
Les réseaux recherchent surtout deux compétences : commerciale et managériale. Les anciens de la distribution sont ainsi très prisés. Les cadres ou techniciens, les artisans ont également leur chance.
Les femmes représentent actuellement 38 % du total des franchisés. Depuis 2008 elles sont majoritaires dans les unités de petit format, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 150 000 € ou employant un salarié maximum. La parité n’est pas encore atteinte… Même si certains franchiseurs citent de belles réussites de franchiséEs. Il est possible de se lancer en couple, avec des profils complémentaires.
Pour finir les atouts essentiels des candidats à la franchise sont la force de caractère et la capacité de décider. On rappelle que le franchiseur soutient le franchisé mais ne décide pas à sa place. Il doit être capable de faire marcher seul son entreprise tout en adhérant totalement au concept du franchiseur. Aussi on conseille à un franc-tireur de se lancer en solo, tandis qu’un candidat trop dépendant devra plutôt rester salarié.
Vu dans L’Express Dossier Franchise 09