Les soldes flottants sont loin de faire l’unanimité depuis leur instauration en 2009. Les professionnels étaient globalement tous défavorables, les consommateurs au contraire y ont trouvé leur intérêt. C’est pourquoi la ministre de l’économie, Christine Lagarde et le secrétaire d’Etat au Commerce, Frédéric Lefebvre ont demandé une étude à l’IFM (Institut Français de la Mode) et au CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) afin de prendre leur décision.
Suite à ce rapport, les soldes flottants ont été reconduits sur 2011.Quelques points principaux extraits de cette analyse.
L’image des soldes a changé. Ils sont maintenant 65% en France à déclarer acheter en soldes contre 59% en 2001. Le consommateur français achète en valeur 32% de textile en solde contre 20% il y a 10 ans. Les contraintes budgétaires sont de plus en plus fortes et l’achat en solde est devenu une nécessité. Près de la moitié déclare se restreindre sur les achats de vêtements.
Côté consommateurs
Seulement 35% des personnes interrogées par l’IFM en octobre 2010 en avaient entendu parler. Ce sont les 15-24 ans et les familles avec enfants qui en ont le plus profité soit 28%. A noter que 71% des consommateurs plébiscitent les soldes flottants même s’ils déclarent ne pas s’y retrouver entre les soldes et les promotions et ne pas savoir le vrai prix d’un vêtement.
Les associations de consommateurs partagent cette opinion arguant que les soldes ôtent tout fondement économique au prix. Elles proposent de revenir aux soldes d’antan qui avaient pour but de liquider les invendus dans une période limitée.
Côté professionnels
Les enjeux ne sont pas les mêmes suivant les circuits de distribution. Les grandes chaines spécialisées y ont été favorables car cela leur a permis de destocker plus vite (elles actualisent régulièrement leurs collections et veulent faire tourner les stocks) et près des ¾ l’ont utilisé même si elles constatent que l’effet magique de 2009 ne s’est pas répété sur 2010.
Les détaillants n’ont été que 25% à appliquer les soldes flottants. Ils avancent que pour équilibrer leur compte, les soldes ne peuvent pas dépasser 20% de leur chiffre d’affaires alors que les chaînes ont d’autres leviers pour assurer leur marge.
Les commerçants indépendants sont à 80% défavorables à l’application de ces soldes qui nuit à la compétitivité et oriente le marché uniquement sur le prix.
Ils doivent aussi faire face à la montée d’Internet où la vente textile est passée de 2,5% à 8,7% entre 2006 et 2010. Ajouté à cela que les promotions représentent 55% des ventes contre 32% dans les autres circuits de distribution. (Une étude est d’ailleurs en cours à la demande du secrétaire d’état au commerce pour mettre de l’ordre dans ces pratiques.)
Sur un marché du textile en berne et la crainte de l’augmentation des prix suite à la hausse des prix des matières premières, le gouvernement s’est rangé du côté des consommateurs et a maintenu le dispositif malgré la quasi unanimité défavorable des professionnels. L’avenir dira si les soldes flottants garderont leur impact en 2011 sachant qu’une bonne partie des enseignes d’habillement ont décidé de les abandonner progressivement.
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Vu dans le journal du textile