Entre les employés d’une librairie qui veulent, contre les syndicats, continuer à travailler le dimanche et le Credoc qui estime que l’ouverture des magasins le dimanche entraînerait au final des suppressions d’emploi, le débat tant de fois annoncé n’a pas encore eu lieu. Mais il devrait bientôt ressortir…
La libéralisation de l’ouverture dominicale des commerces pourrait contribuer à l’accélération des mutations en cours au profit de concepts commerciaux à plus forte valeur ajoutée… En effet près de la moitié des français dispose d’ores et déjà d’un accès à une offre commerciale le dimanche. Or 37 % en profitent vraiment. Soit il s’agit d’une sorte de tourisme commercial, soit ils s’organisent afin de limiter leurs courses en semaine.
En fait 52,5 % des français sont favorable à l’ouverture des commerces qui le souhaitent mais 75 % considèrent que le temps d’ouverture des commerces est suffisant. Les partisans de l’ouverture dominicale sont marqués : il s’agit principalement d’habitants de la région parisienne, jeunes, inactifs. On trouve plutôt les opposants dans les communes rurales chez les 45-64 ans, actifs. Ceux qui travaillent dans le commerce et leurs proches sont contre également, alors que ce serait la population qui aurait le plus à y gagner. Il apparaît que ceci est surtout une question de bonne gestion du temps, la plupart des français déclarant qu’ils n’ont pas le temps de faire tout ce qu’ils voudraient.
Néanmoins ceux qui sont les plus pressurisés commencent à acheter sur Internet et les plus actifs ne sont pas les plus favorables à l’ouverture du dimanche. Les bonnes solutions semblent souvent être l’ouverture tardive et le e-commerce. Ce serait donc les inactifs qui feraient pencher la balance pour l’obtention d’un shopping loisir… En tout cas, il est certain que tous déclarent qu’ils ne dépenseraient pas plus.
Evidemment l’effet serait sans doute variable selon les produits. Pour ce qui concerne la FFF (Fédération Française de la Franchise) qui représente des secteurs d’activité très divers, sa vision est très nuancée. Elle préconise des adaptations locales et par type d’activité. Il semble qu’une libéralisation totale ne soit pas bénéfique aux commerces et aux services. Elle suggère de mieux tenir compte des zones touristiques et d’événements sportifs ou culturels, de fêtes traditionnelles.
Comme souvent pour ce qui concerne des activités commerciales, l’idéal serait une autorégulation et le bon sens plutôt qu’une législation contraignante. Il sera en effet difficile de mettre tout le monde d’accord. Les grands chaînes de prêt-à-porter souhaitent plus de liberté, alors que les petits commerces non alimentaires sont fermement opposés à un assouplissement, craignant la concurrence des grandes surfaces.
Dominique Deslandes
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