Volumes de carburant en baisse et pouvoir d’achat rogné sont les premiers symptômes, d’autres conséquences sont sous jacentes.
L’emballement des cours de la première source d’énergie française inquiète tous les milieux économiques. L’envolée des prix amputera sans nul doute la croissance. Le prix du baril est passé de 40 $ à 70 $ en un an. Déjà le budget carburant s’était alourdi en 2004. La donne est différente de celle que l’on a pu connaître : on n’assiste pas à une réduction de l’offre mais à une augmentation de la demande. En parallèle les ressources s’épuisent… On doit s’attendre à un augmentation continue de prix du pétrole. Il faudra donc finir par changer les comportements.
Les français vont-il finir par moins rouler ? On en doute. Ils vont plutôt réduire les autres dépenses. Car aujourd’hui la voiture est considérée comme une nécessité. Même l’opération » ville sans voiture » qui avait connu un franc succès il y a quelques années, est en déclin. Le premier ministre actuel du gouvernement français a d’ailleurs manifesté le souhait que l’on puisse proposer une voiture consommant 3,5 l au 100. Finalement d’après les observateurs la consommation de carburant stagne. Si la grande distribution détient les trois quarts du marché, certains consommateurs restent très attachés aux marques. Or la différence du prix au litre entre les deux diminue.
Comment les français vont-ils réagir devant la situation, on n’a pas encore toutes les données, on peut pourtant imaginer que le deuxième poste du budget va être atteint : les services de loisirs qui représentent un quart des dépenses actuelles des foyers. Les achats de produits manufacturés devraient être épargnés.
Vu dans LSA N° 1919 du 8 septembre 2005