La tendance va plutôt, en théorie, dans le sens du manger sain. Les médias en parlent souvent, les médecins nous alertent, les associations de consommateurs crient au loup et les écolos montrent parfois de bonnes voies. Les cantines s’y mettent.un peu. Chacun en rêve, mais le fait-on ? Très logiquement, des enseignes de restauration rapide ont créé des concepts et, parfois même, tenté de développer des réseaux en franchise. Mais la rentabilité des restaurants rapide bio est parfois loin des prévisions. Le Bio ne touche pas toutes les couches sociale et peine à séduire les consommateurs à la recherche d’ un prix raisonnable.
Pourquoi ?
Un exemple. De nombreux franchisés Green is better de première génération ont déposé le bilan. Nous en avons parlé sur ac-franchise.com et avons reçu des témoignages de leur part. Un membre de l’équipe AC Franchise connaît même personnellement un de ces franchisés malheureux. Il est souvent expliqué que les coûts de matière première sont plus élevés ce qui entraîne des prix de vente touchant surtout les classes aisées et des salariés branchés du tertiaire profitant aussi de tickets restaurants.
Mais quelle est la part du coût des matières premières dans ces soucis ?
Une partie des franchisés pense que c’est plutôt la légèreté du premier franchiseur (il a revendu depuis) qui est responsable. Il existe d’ailleurs une association des franchisés mécontents, coachée par un avocat habitué à regrouper les mécontents et une autre association de franchisés qui déclarent leur satisfaction et qui, elle, vise à ne pas pénaliser la réussite des franchisés qui ont choisi de poursuivre et ne veulent pas être handicapés par le bruit médiatique des réclamations mécontents.
A noter que ces concept trouvent plus facilement place près des bureaux et centres d’affaires des grandes métropoles françaises avec il est vrai une forte clientèle féminine.
Un développement en franchise précipité
Si les sites parisiens peuvent souvent donner de l’espoir aux concepts un peu chers, la rapidité et le nombre d’enseignes qui se développent est peut-être en avance sur la croissance de la demande à ce niveau de prix. Des franchiseurs amateurs ou trop pressés décident parfois d’implantations sans véritable étude de marché local faute d’avoir des pilotes ou même des concurrents installés dans des villes et des quartiers assez différents pour servir de base à des études de marché et à des prévisions fiables.
Chacun comprendra que la réussite d’un restaurant rapide bio avenue Montaigne ou rue du Fbg St Honoré est une belle carte de visite mais qu’on ne duplique pas ailleurs en France, la même densité de mannequins, de vendeuse qui auraient pu être mannequins et de clients aisés.
Alors ne pas se développer ? Nous ne disons pas cela. Mais faire attention, multiplier les pilotes, prévoir des portes de sortie pour les franchisés si cela ne marche pas….
Revoir les concepts et ne pas rêver
Manger sain est une réelle motivation. Le prix est un vrai frein. Il faut organiser la baisse des prix des matières premières, trouver des produits/recettes moins chers à fabriquer. Une vraie tendance de fond existe mais elle doit s’adapter de manière réaliste à la restauration rapide et ne pas rêver que la nouveauté bio suffira à faire payer trop cher. Comme les prix du bio ne baisseront pas d’un simple claquement de doigts, la restauration rapide en franchise est potentiellement rentable pour les concepts qui savent innover et répondre à une vraie demande de diversification et d’originalité raisonnable.