Si les hypermarchés dominent toujours on assiste néanmoins à des évolutions, boostées par le hard-discount et aussi les supermarchés qui varient entre la formule simple du soft-discount ou la grande taille.
La politique des prix bas et des ruptures d’assortiment a révolutionné le secteur. Ce sont le hard discount et les supermarchés qui paient les pots cassés. Les hypers sont redevenus les machines à vendre que l’on connaissait, en tout cas pour l’alimentaire. Après l’ère de la Loi Galland qui a entraîné la montée en puissance du hard-discount, on retrouve une période qui donne l’avantage aux grandes surfaces et à la puissance d’achat des réseaux. Ainsi les ventes ont progressé de 4,4 % en produits de grande consommation et produits frais dans les hypers tandis que les supermarchés voient une diminution de 0,2 % et que le hard-discount recule de 2,1 %.
Il est possible de penser que ce sont les accords sur la baisse des prix qui ont entraîné le phénomène, avec de surcroît une concurrence très forte entre les leaders Carrefour et Leclerc qui a eu un effet moteur. Maintenant il s’agit de maintenir cette forte croissance qui a accompagné la Loi Dutreil et de trouver des relais dans le non-alimentaire et les services. Il va falloir fidéliser la clientèle et renforcer la dynamique des hypers de grande taille.
Pour les supermarché les résultats ne sont pas si mauvais si l’on observe certaines enseignes comme Super U et Intermarché. Il est clair que la proximité est un de leurs avantages, surtout lorsque les prix proposés sont compétitifs. Certaines surfaces devront être agrandies et les rayons frais développés pour se différencier des hard-discounts. L’enjeu se situera au niveau de la marge à maintenir face à la pression des prix.
Quant aux hard-discounts ils continuent leur expansion géographique. Après une phase de conquête galopante, ils doivent faire face à la lassitude des consommateurs. Maintenant qu’ils ont atteint les 13 % de parts de marché depuis 2004 quelles pourraient être leur capacité de résistance ? Le modèle standardisé qui a fait leur succès représente plutôt un handicap. Des choix devront être faits entre ce système figé et des concepts plus ajustés, réactifs. Si les supers et les hypers continuent leur offensive sur les prix, ils risquent bien de voir leur érosion continuer. La ligne à adopter ne se dessine pas clairement, les ressources de productivité sont impossibles car tout a été mis en place pour un moindre coût que ce soit en logistique ou ressource humaine.
Le modèle du hard-discount reste éloigné du supermarché avec ses 2000 références contre 8000 à 10000 produits. Aussi l’enseigne mixte d’Auchan, Simply Market, pourrait faire ses preuves dans ce context et se substituer par exemple à Atac.
Dominique Deslandes