Le drive est une alternative à la livraison à domicile qui est toujours restée marginale pour plusieurs raisons : limitée aux centres villes et zones proches, coût relativement élevé de la livraison. Ce système a certes ses adeptes mais reste un marché de niche car il répond aux besoins d’une clientèle urbaine, aisée, en attente d’un service clé en main.
Le drive existe lui depuis une bonne dizaine d’années mais n’a véritablement pris son essor qu’à partir de 2010. Les clients drive font des achats importants (un sur deux est un panier de « gros plein »). Il s’agit le plus souvent de produits basiques, volumineux et /ou lourds (lessive, couches, eaux minérales, conserves, pâtes, riz, ) 2 300 000 ménages français ont fréquenté le drive sur l’année écoulée. La moitié des clients du drive sont déjà des visiteurs réguliers, avec au moins 13 paniers par an et un mode d’achat qui représente 30 % de leurs dépenses annuelles. Les jeunes ménages urbains avec enfants sont les premiers adeptes de ce mode de consommation.
Les réseaux de franchise d’alimentation et de supermarchés n’ont pas tous abordé le drive au même moment.
Super U tient la tête du peloton avec 458 drives adossés à ses hypermarchés Hyper U, Supermarchés et U express. Leclerc a ouvert son premier drive en 2007. Aujourd’hui, il en compte 248 et vise les 400 d’ici 2015. Le réseau Casino affiche 110 drive installés près de ses hypers et ouvre maintenant des unités indépendantes dont les deux premiers à Lyon et à Vénissieux… Auchan a commencé de tester la formule avec son enseigne indépendante Chronodrive qui compte 45 points de retrait et a ensuite équipé 57 de ses hypermarchés. Le groupement Les Mousquetaires via son réseau Intermarché compte 120 drives.
Le groupe Carrefour a pris du retard par rapport à ses concurrents et ne compte que 127 unités mais accélère son déploiement pour rattraper le temps perdu en ouvrant à tour de bras (16 ouvertures rien qu’au mois de juin).
Ce mode de distribution prend peu à peu le pas sur les très grandes surfaces et rogne une partie de leur périmètre. Le modèle de très grandes surfaces (10 à 20 000 m2) devient de moins en moins rentable mais pourrait retrouver l’équilibre en diminuant sa surface de vente au profit d’un drive comportant moins de frais fixes d’exploitation. Le magasin traditionnel va-t-il peu à peu disparaitre ? Non car il apporte une valeur ajoutée : les produits frais, le conseil et à nouveau plaisir d’acheter d’autres produits moins « alimentaires de base ».
En effet, Le caddy d’un e-shooper contient généralement peu de produits frais (poisson, fromages, traiteur, etc) et peu de produits d’impulsion (confiserie par exemple). C’est un achat le plus souvent dédié aux produits de base. Il n’est pas possible de commander au poids, les fruits et légumes ne sont pas toujours frais. Ce sont les principaux désavantages soulignés par les clients drive.
Le magasin deviendra un lieu pour acheter plus qualitatif (fromage à la coupe, charcuterie, viande) et découvrir les nouveautés et les promotions du moment.
Les deux canaux de distribution peuvent devenir complémentaires en apportant chacun leurs plus. Il reste maintenant à tous les acteurs du secteur de trouver l’équilibre entre les deux.
A découvrir en les réseau de franchise de supermarché;