Soumis à des engagements précis, il séduit le consommateur mais aussi les distributeurs. Désormais le commerce équitable s’étend, passant récemment d’une trentaine de références à une centaine dans les rayons de certains magasins.
Les engagements sont clairs. D’abord le distributeur doit travailler directement avec des producteurs dans un pays émergent pour un échange Nord-Sud. Ensuite le prix minimal d’achat est garanti et fixé par une association indépendante quels que soient les cours officiels. La production doit être payée à la commande, ou au moins un acompte, afin de garantir un fonds de roulement aux producteurs. L’engagement est aussi de favoriser le développement économique et social des producteurs par des actions de formation ou de construction d’infrastructures par exemple. Enfin cela impose d’assurer une transparence dans les transactions financières et commerciales.
Actuellement la part du commerce équitable est de 0,1 % dans les échanges globaux entre l’Union européenne et les pays émergents. Fort de son succès et encouragé par les responsables, il s’empare de marchés nouveaux. Ainsi le textile équitable devient très tendance cette année avec du coton labellisé Max Havelaar en provenance d’Afrique de l’Ouest. La grande distribution fait de plus en plus de place aux produits labellisés commerce équitable dans ses rayons alors qu’elle était encore réticente il y a à peine deux ou trois ans. On annonce le lancement chez Carrefour de la marque Agir Solidaire, après Leclerc qui de son côté revendique un tiers de parts de marché du secteur.
Alors on risque d’en arriver avec l’augmentation des assortiments à une concurrence accrue sur le secteur et d’éventuelles dérives ou attaques juridiques… Un renforcement du cadre réglementaire est donc probable. En attendant il y a lieu de profiter d’un certain état de grâce…
Dominique Deslandes